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[Le Théâtre et vous] MYRIAM PERRAUD - TPN44 (Promo 2021)

Dernière mise à jour : 22 mai 2021

"Le Théâtre et vous" est un tour d'horizon des jeunes comédien-ne-s dans leur dernière année de formation, en partenariat avec le Théâtre école de la Rue de Belleville - Nantes. L'aventure continue cette année. Les portraits vont se succéder pour annoncer les présentations de projets de fin d'études à voir au théâtre dont vous trouverez le programme dans l'article ci dessous:

Parole à Myriam Perraud que vous pourrez notamment voir dans "La peau d'Elisa" les 9 et 10 juin à 19h et dans "Comment retenir sa respiration" les 11 et 12 juin à 20h...


MYRIAM PERRAUD. Photo: Laura Dixneuf (C)

Comment le théâtre est-il entré dans ta vie? Quel est ton premier souvenir de spectatrice?

Le théâtre est entré dans ma vie un peu par hasard… J’ai toujours fait de la danse, depuis toute petite. Et je me suis découvert une passion pour les comédies musicales il y a une dizaine d’années. C’est à ce moment-là que j’ai voulu m’orienter dans l’art du vivant. Je me suis tournée naturellement vers la danse, puisque c’était ma discipline de prédilection. Puis post-bac, j’ai emprunté un autre chemin, qui n’avait rien à voir avec mes envies. Je me suis retrouvée dans une école de commerce "pour faire plaisir à mes parents". Trois ans plus tard, mon diplôme en poche, j’étais trop vieille pour intégrer une école de danse en début de formation. Je me suis dirigée vers une formation de comédie musicale à Paris, où les trois disciplines – chant, danse, théâtre – se confondent.


MYRIAM PERRAUD. Photo: Hervé Canon (C)

J’étais plus à l’aise en danse, et finalement j’ai trouvé une école de danse à Nantes qui m’avait retenue à l’audition. C’est ainsi que la petite haute-saônoise que je suis se retrouve à l’autre bout de la France. Mais pendant mon année de danse, je suis amenée à faire une panoplie d’examens médicaux qui me contre-indiquent la danse au niveau professionnel. Je prenais des cours de chant en parallèle et ma prof - qui fait aussi du coaching vocal auprès du TPN – m’a parlé de l’école. Je me suis dit que je devais tenter ma chance, je finirais bien par frôler la scène de près ou de loin. J’ai passé l’audition avec une amie, j’ai adoré ce moment. Je suis sortie en me disant que même si je n’étais pas prise, j’avais passé un excellent moment et c’était hyper chouette. Et quelques jours plus tard, Mathilde m’a appelée un soir à 21h30 pour me dire que j’étais acceptée à l’école du TPN. J’étais surexcitée et aux anges. Et c’est comme ça que cette belle aventure à commencer. Mon premier souvenir de théâtre, je crois que c’est « Esope reste élu par cette crapule et se repose ». Je crois que j’étais à l’école primaire, on était allé voir un spectacle avec toute l’école. Impossible de préciser quoi, ou avec qui. C’était à l’espace Molière de Luxeuil-Les-Bains (70), c’est tout ce que je peux dire ! Mais je me souviens de cette phrase. C’est un palindrome. Je trouve le « concept » génial. Il m’a marqué. Je crois que c’est à ce moment que j’ai compris que la langue française était riche en vocabulaire et en surprise. En fait, on peut vraiment jouer avec les lettres, les mots, les sons, les syllabes et je trouve que c’est fascinant. Quand as-tu pris conscience que tu voulais en faire ton métier? Quel sentiment domine quand tu es sur scène?


Comme j’expliquais, j’ai toujours fait de la danse. Et au lycée, on m’a demandé ce que je voulais faire comme métier. J’ai réfléchi à ce que j’aimais vraiment dans la vie et ce qui me rendait heureuse. La réponse était la danse. C’est donc lors de mon année de première que je savais que je voulais faire de l’art du vivant mon métier. J’ai eu plusieurs « embuches » sur mon chemin. Mais j’ai persévéré et finalement aujourd’hui, j’y suis :) Quand je suis sur scène, juste je kiffe ! Et je suis bien, je ne voudrais pas être ailleurs (sauf vraiment au tout début, quand le stress monte, mais ça fait partie du jeu, non ?) Je ne me pose pas de questions, je profite du moment. Au tout début, je souriais tout le temps. Mais maintenant j’arrive à contrôler mes émotions davantage, c’est mieux quand on est comédienne. Dans quelle mesure le théâtre a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et y contribue-t-il encore?

"Peanuts" de Fausto Paravidino, MES: Régis Florès. Photo: Mathilde Banderly (C)

En arrivant au théâtre, j’ai enfin trouvé ma place. Et ça fait du bien. J’ai cherché ma voie pendant un certain temps, je n’ai définitivement pas pris le chemin le plus court mais ça en valait la peine. Tout ce que j’ai traversé post-bac me sert aujourd’hui dans le théâtre. J’ai des notions d’espace acquises avec la danse, je connais les limites de mon corps dans le mouvement ; mes cours de chant me permettent de maîtriser mon instrument vocal, je sais aussi où sont mes faiblesses et mes points forts ; mes années de commerce me servent à structurer ma pensée avant de la verbaliser, et à rédiger des dossiers. Au final, tout me sert, autant en comédienne qu’en mise en scène. Et c’est que du bonheur ! Je sais pourquoi je fais ce métier. Je ne me vois pas faire autre chose. C’est ma place et je m’y sens bien. Qu'est ce qui a été le plus important pour toi pendant les 3 années du TPN? Ton regard sur le métier de comédien a-t-il changé (si oui comment)? Ce qui a été le plus important, je dirais que ce sont les rencontres. J’ai rencontré plein de personnes, en commençant par mes camarades de promo. On a créé des liens forts et chacun est différent mais c’est ce qui fait la beauté du groupe. Et c’est aussi ce qui fait que même si on a chacun nos affinités, le groupe est une première ressource de talents. Pour des futurs projets, je penserai forcément et certainement à eux en premier. C’est trop chouette de se dire que tout peut arriver parce qu’on a tous des ambitions différentes, et qu’à tout moment, on peut nous proposer un projet auquel on n’aurait pas pensé. Et outre les gens de la promo, il y a tous les intervenants du TPN. Je considère Régis, Flore, et Mathilde comme mes parents du théâtre. Je pense que toutes les personnes que j’ai croisées au TPN sont membres de cette famille : du grand frère avec qui on partage ses doutes à la marraine un peu folle en passant par les oncles et tantes qu’on ne voit pas tout le temps mais qu’on aime beaucoup. Chacun apporte son univers et sa sensibilité à la vie, et à l’art dramatique. Et j’adore avoir plein de visions du monde différentes. Ma première ambition, par rapport aux comédies musicales, était de faire rêver les gens. C’est pour cette raison que je voulais faire de l’art du vivant. Cette ambition est toujours présente mais d’autres raisons se sont ajoutées. Pour moi, être artiste c’est offrir une parenthèse au public mais aussi faire passer un message plus grand que nous : dénoncer certaines opinions, prendre parti sur d’autres, … On ne choisit pas les pièces qu’on joue et qu’on vient voir par hasard, on les choisit pour des raisons qui nous animent d’une manière ou d’une autre. Dans ce sens, je ne dirais pas que ma vision a changé, je dirais qu’elle s’est complétée.

Photo: Patrice Godin (C)

Quels sont tes espoirs, quelles sont tes peurs - notamment dans la situation très particulière actuelle ? L’espoir en ce moment, c’est qu’on puisse jouer nos pièces. On travaille sur des projets personnels depuis octobre et on doit les présenter fin mai / début juin au public. J’espère que ce sera possible. Je commence à avoir des doutes, mais l’espoir fait vivre, donc on va continuer d’y croire !

J’ai aussi espoir, à terme, de vivre de cette passion. Mais je sais que c’est compliqué mais c’est comme pour le reste, j’y crois. Croire est une démarche, comme on dit au théâtre. Y croire c’est déjà la moitié du chemin. Alors croyons-y !

MYRIAM PERRAUD. Photo: Laura Dixneuf (C)

J’ai envie d’avoir d’autres projets, me lancer dans d’autres aventures, peut-être l’écriture, mais actuellement on a du mal à se projeter. On ne sait pas si on pourra jouer cette année. Et honnêtement, ça fait peur. Je suis une jeune comédienne, j’ai monté une compagnie avec des amis et on a envie que ça marche. Mais on a du mal à voir comment et surtout quand. Pour le moment, on est dans un tunnel. On ne voit rien du tout au bout, mais on a décidé d’avancer. On continue nos répétitions, on continue de faire comme si on allait pouvoir jouer cet été, reprendre à l’automne, espérer être programmés ailleurs plus tard. Mais avec la fermeture des théâtres qui durent et les reports, il y a quand même une réalité qu’on ne peut pas nier. On est donc dans ce tunnel, on avance, on ne sait pas si au bout du chemin on verra la lumière ou si ce sera une impasse mais en tout cas on avance. Un mot de conclusion?

Merci ! Une de mes citations préférées : il est agréable d’être important, mais il est encore plus important d’être agréable.

Vos auteurs préférés: Falk Richter, Sarah Kane Vos comédiens préférés: impossible de choisir ! Votre livre de chevet: Ils vécurent philosophes et firent beaucoup d'heureux de Marianne Chaillan et pour le théâtre L'acteur et la cible de Declan Donnellan


MYRIAM PERRAUD et PIERRE PEIGNE. Photo: Patrice Godin (C)

auto-portraits d'élèves comédiens

[A SUIVRE!]


NB: les auditions du TPN pour constituer la prochaine Promo commencent Mardi 30 juin 2021. Vous pouvez prendre contact avec la très sympathique équipe par téléphone (02 40 69 62 20), mail (theatrepopulairenantais@gmail.com) ou via le site: www.tpn44.fr





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