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[Le Théâtre et vous] CAMILLE LELIEVRE - TPN44 (Promo 2021)

"Le Théâtre et vous" est un tour d'horizon de jeunes comédien-ne-s dans leur dernière année de formation, en partenariat avec le Théâtre école de la Rue de Belleville - Nantes. L'aventure continue cette année. Les portraits vont se succéder pour annoncer les présentations de projets de fin d'études à voir au théâtre dont vous trouverez le programme dans l'article ci dessous:

Parole à Camille Lelièvre que l'on pourra voir dans "Dans la roue de Lucien Baron" les 9 et 10 juin à 21h et qui (co)met en scène "Arrête de mourir" les 11 et 12 juin à 18h...


Note: dans ce qui suit, Camille a repris la trame des questions et s'est amusée à se les poser à elle-même...


CAMILLE LELIEVRE. Photo: Mathilde banderly (C)

Moi - Camille, est-ce que tu sais comment le théâtre est entré dans ta vie ?

Moi-même - Ah ! Bah voilà, je panique. Je plonge dans les tréfonds de ma mémoire, j’essaye de me souvenir. Je souhaite être juste et honnête. C’est difficile à dire. Je crois qu’il est entré par le jeu et l’imagination, comme beaucoup d’enfants. Pour vaincre la peur, on s’amuse parfois à se créer des histoires.


Ma favorite : être professeure des écoles devant une classe imaginaire afin d’apprendre mes leçons et de pallier ma peur d’oublier les choses. Je pouvais passer des heures dans ma chambre d’enfant à réinventer ce scénario.


Et puis, il y a eu le collège, une professeure de français passionnée, Suzel Ferrandeau, qui nous a embarqués dans l’univers de Molière. On trouvait ça drôle de regarder des DVD dans la salle vidéo, même si on avait l’impression d’en comprendre la moitié. Puis, le lycée, l’atelier théâtre avec les copains de terminale L.


Moi - C’est quoi ton premier souvenir de spectatrice ?


Moi-même - Je ne saurais dire. En choisir un seul serait mentir. Il y en a, mais ils sont flous. C’est le jeu du spectacle vivant, je crois. Chaque chose que l’on voit, que l’on entend, que l’on sent peut s’évaporer. Ce que je peux te dire, c’est que ma mère, très vite, nous baladait, mon petit frère en poussette et moi, dans les différentes salles de spectacle de Nogent-le-Rotrou (28400) : la compagnie du Théâtre Buissonnier, la saison culturelle de la ville dans les salles Simone Signoret et Mendès France… Des concerts en veux-tu, en voilà. On récupérait souvent les affiches, même abîmées, pour tapisser les murs de notre appartement, notamment les WC dont le papier peint... Bref !


Moi - Quand as-tu pris conscience que tu voulais en faire ton métier ?


CAMILLE LELIEVRE. Photo: Margaux Martin's (C)

Moi-même - Je viens d’une famille où la pratique artistique est admise et soutenue, bien qu’au départ, on n'évoque pas forcément le fait que cela puisse être un métier. Avant d’arriver à Nantes, j’ai suivi un cursus de cinq ans en sciences humaines et sociales. Je me suis cherchée. J’aimais bien apprendre, chercher, aller sur le terrain. Une fois le master bouclé, j’ai commencé à travailler. Après quelques mois, j’ai eu un déclic. Je ne me sentais pas à ma place. J’avais 24 ans tout juste.


Je me souviens, je suis au restaurant, à Bagnoles-de-l'Orne, en Normandie avec ma mère. On est en mai 2018. Et là, entre l’apéritif et le plat, je lui balance : “Maman, je démissionne. Je vais passer une audition à l’école du TPN de Nantes, dans un mois.” Elle m’a répondu : “Le théâtre, ça peut être un hobby. Regarde, comme un tel ou une telle qui ont une activité et qui font cela le soir”. A ce moment-là, j’ai su que je ne voulais pas partager ma vie entre deux activités et que ce serait le théâtre ou rien.


Moi - Quel sentiment domine quand tu es sur scène ?


Moi-même - Il me paraît difficile de n’en choisir qu’un seul. Cela dépend de ce que l’on propose sur ladite scène. Toutefois, un sentiment prédomine : la sécurité. Par exemple, quand j’arrive au théâtre de la rue de Belleville, le fait de m’asseoir sur la scène, même dans une situation de “hors-jeu”, me donne le sentiment d’être à l’abri et en confiance.


Une fois prête à raconter des histoires, la même opération se réalise. Je suis en sécurité, il ne peut rien m’arriver. Toutefois, comme tout sentiment, il peut être remis en question ou bousculé d’imprévu, mais la recherche de l’ancrage et de la sécurité prédomine.


Moi - Tu crois que le théâtre contribue à ton épanouissement personnel ?

CAMILLE LELIEVRE. Photo: Kharô Larour (C)

Moi-même - Ah, là, je crois que l’on a la réponse ! Mille fois, oui. Si on étend le théâtre à la créativité, il contribue largement à mon épanouissement personnel, et depuis petite. Je l’ai notamment vu cette dernière année. Lorsqu’on se retrouve seule chez soi ou à plusieurs. Créer permet de s’évader, d'extérioriser tout un tas de choses qui nous traversent. La création, qu’importe sa forme, permet de se créer un monde à soi, où l’on se sent bien. Les derniers confinements ont connu par exemple :

  • L’invention du désir (une photographie parlante, à partir du texte de Carole Zalberg) : https://vimeo.com/417136777

  • Lundi matin (pilote d'un podcast carte blanche). Des mots que l'on m'a envoyés virtuellement. 33 en tout. 1h15 pour écrire. ) : https://youtu.be/2l5cWXe0d1w


Moi - Qu’est-ce qui a été le plus important pour toi pendant ces trois années ?


Moi-même - Le plus important, pour moi, c’est que ces années soient au nombre de trois. Une durée idéale pour laisser le temps à l’individu de se connaître, de se redécouvrir, d’entrer en interaction avec les autres, de définir quel rapport il veut construire avec le théâtre. D’être d’accord avec certains, parfois en désaccord avec d’autres. De déterminer qui l’on veut être. Et l’école du TPN m’a permis cela. Se sentir à l’abri pour pouvoir expérimenter, se tromper, recommencer.

Moi - Tu as peur, toi, je veux dire, notamment dans la situation particulière actuelle ?

Stage de Commedia dell'arte. Photo: Cantin Juteau (C)

Moi-même - Oui, je crois que j’ai peur. J’ai quelques craintes, mais j’accepte. J’accepte qu’il va falloir faire autrement. Cela fait plusieurs mois que j’accepte la situation. Et je suis prête à résister ! Il faut réfléchir à d’autres formes de représentations, avec des dispositifs adaptables, en tout temps et en tout lieu. Être prêts à pouvoir se représenter n’importe où. Le théâtre est, certes, un lieu, mais il est également le “lieu d’où l’on regarde". Et, je crois qu'il est également de notre mission de multiplier et pérenniser ces lieux.

Un mot de conclusion ?


Moi et moi-même - Nous n’aimons pas trop conclure. Cela nous donne le sentiment qu’il est l’heure de donner le mot de fin. Nous n’aimons pas trop les départs. Nous préférons que les choses restent inachevées, toujours en cours. Parce que le spectacle continue ! (sourire)


Et surtout, théâtrez vous !


Moi - J'avais oublié ceci :

Moi-même - Je n'ai pas d'auteurs/autrices, de comédiens/comédiennes que je préfère. Je le regrette. Beaucoup m'ont touchée, certains même m'ont bouleversée, mais les mêmes peuvent parfois me décevoir...

Voilà!

Bonne journée :)


CAMILLE LELIEVRE. Photo: Margaux Martin's (C)

auto-portraits d'élèves comédiens

[A SUIVRE!]


NB: les auditions du TPN pour constituer la prochaine Promo commencent Mardi 30 juin 2021. Vous pouvez prendre contact avec la très sympathique équipe par téléphone (02 40 69 62 20), mail (theatrepopulairenantais@gmail.com) ou via le site: www.tpn44.fr


BONUS: "12 minutes avec..." CAMILLE LELIEVRE (ITW)







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