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[Rencontre] “Blues Autour du Zinc”: Gaëlle Buswel. Tous ensemble!

[Mise à Jour] Rendez-Vous exceptionnel à #Nancy le 8/07/2019: 1ère partie de #ZZTop!


Nous l’avons tous expérimenté, le son de la guitare et un chant suffisent parfois à faire totalement oublier les soucis d’une journée compliquée. Quand s’y ajoutent le sourire et l’énergie de Gaëlle Buswel, la soirée s’achève alors dans un vrai rayon de soleil. Si si, écoutez-la en allant sur son site à la fin, vous verrez! En cherchant les prochaines dates de la chanteuse, je suis tombé sur le programme du festival “Le Blues Autour du Zinc” à Beauvais (15-23/03/2019): Mardi 19/03, soirée spéciale “Blues au féminin” Gaëlle Buswel et Laura Cox. C’était parti. Vous avez gagné deux interviews avec des magnifiques personnes, plus un 3ème avec le directeur artistique du Festival. Elle est pas belle la vie? Lisez donc ce qui suit, la question ne se pose plus après...


Gaëlle Buswel au 112, T.erville Photo: Serge Orlik (c)

Bonjour Gaëlle ! Enchanté et Bravo. Le moins que l'on puisse dire c'est que votre Blues donne le sourire ! Il a un rayonnement solaire hyper joyeux...


Bonjour Philippe ! Enchantée... C'est très gentil merci. C'est vrai que ce que j'aime dans la musique avant tout, c'est de pouvoir la partager avec les gens pour les rassembler. Donc, forcément, même si nos chansons expriment différentes émotions, on arrive toujours à trouver la bonne formule pour pouvoir les communiquer de façon positive.


Le blues est l'art de la fête ?


Exactement.


Vous étiez tous ensemble en concert hier ? Comment ça s'est passé ?

Gaëlle Buswel et Kid Colling au 112, Terville. Photo: Serge Orlik (c)

On a joué au 112 à Terville. C'était vraiment super, une super scène que l’on a partagée avec un très bon artiste, Kid Colling, un luxembourgeois. C'était super de se retrouver là-bas. On s'était rencontrés lors du Challenge Européen de Blues au Danemark, représentions la France, lui le Luxembourg, il y a deux ans. On ne s'était pas revus depuis, là on partageait la même scène. Il est venu jouer un titre avec nous ! Super public, super accueil, super salle, super son. Bref, c'est une soirée où on était vraiment ravis.


Le blues est une grande famille ?


Oui. Ca n’est pas toujours évident à expliquer, mais, même nous dans notre façon de procéder musicalement, les musiciens avec qui je travaille, on est une famille et, au delà de ça, tous les musiciens que nous rencontrons sur la route, tout le monde s'épaule... Au bout du compte, c'est une grande famille. C'est un petit milieu en France, tout le monde se connaît et c'est plutôt cool quand chacun essaie de s'entraider. Du coup, quand on revoit un musicien que l’on a croisé quelque part, sur un autre festival, on est toujours très très heureux de le revoir et on finit toujours par jouer ensemble dans la foulée.


Qu'est-ce qui vous, vous a fait plonger dedans ? Qu'est-ce qui vous a amenée à la musique, et à cette musique-là en particulier?


Je crois que c'est un peu comme Obélix et la potion magique ! Je suis tombée dedans toute petite : mes parents étaient des fans absolus de toute la période Woodstock, donc toutes les années 60-70. Du coup, j'ai grandi avec cet environnement musical entre le blues, blues-rock, folk-rock 70's. Ca allait de Janis Joplin à Led Zepp', en passant aussi par même des artistes beaucoup plus folk comme Neil Young. Il y avait aussi Joe Cooker, Jimmi Hendrix, toute cette période-là, un peu de Beatles aussi... C'est vrai que tout ce mélange dans lequel j'ai grandi m'a ouvert les portes de cette culture musicale si je peux le dire comme ça. Je me rappelle très bien que les dimanches on se retrouvait, c'était la fête, on montait sur les bancs du salon, mon père mettait ZZ Top à fond dans la maison, c'était des moments de folie. Ca m'arrivait de prendre des vinyles, de les écouter en cachette dans ma chambre. Quand j'écoutais la voix de Janis Joplin, j'avais le bide qui se tordait en deux, je me disais mais c'est qui cette femme, pourquoi quand elle chante je ressens ça ? Je voulais pouvoir chanter comme elle. Plus tard, j'ai grandi, j'avais une quinzaine d'années, j'ai découvert Jonny Lang et là, ça a été ma révélation : je veux faire ce métier là, je veux ressentir, écrire, jouer des choses comme cet artiste. Après avoir écouté mon 1er album de Jonny Lang, j'avais envie de faire ce métier-là.


Gaëlle Buswel et Jonny Lang à la Cigale - Paris (C)

Vous avez commencé par la voix, par la guitare ou par les deux en même temps ?


J'ai toujours chanté petite, je hurlais sans doute plus d'ailleurs et je rendais mes parents fous haha, mais c'est vrai que j'ai beaucoup beaucoup chanté. Les premiers cours que j'ai pris, c'était de la guitare, j'avais 13 ans. J'ai pris un an, deux ans de cours, j'ai arrêté, j'ai fait un peu de chant. Mais j'ai surtout appris avec les musiciens que j'ai rencontrés sur la route. C'est ce qui fait partie de mes plus belles influences surtout pour m'accompagner à la guitare. Pour le chant, j'ai fait un peu de gospel et là, je me ré-ïntéresse à ma voix, je reprends plein de cours de chants pour explorer mon instrument vocal.


D'après ce que je lis, depuis l'âge de vos 13 ans, vous enchaînez les concerts?


J'ai fait pas mal de concerts de guitare quand j'étais petite dans des MJC et puis après, je crois, mon premier vrai concert, j'avais 16 ans à peu près, je jouais en guitare voix au Balajo de Bastille. C'était vraiment le 1er concert avec mes 1ères compos, avant c'était surtout des petites reprises, je jouais deux - trois titres par ci - par là, en concert de fin d'année. C'était rigolo.


C'était dans quel cadre ce 1er concert au Balajo ?


C'était la première partie d'un artiste en acoustique. Un ami musicien m'avait mis sur le plan. C'était plus pour le fun qu'autre chose au départ et j'y ai pris goût... Un peu trop ! Avant de démarrer mes projets de compositions, j'ai énormément bossé avec des groupes, j'ai tourné pendant 4 ans avec un groupe de rythm and blues et 4 ans aussi avec mon 1er groupe de compositions blues avant ma rencontre avec Neal Black et le lancement de mon projet solo en 2010 pour la petite parenthèse. Mon 1er groupe de musique, je l'ai eu, j'avais 17 ans mon 1er groupe de funk rythm and blues. C'est la première fois que je jouais avec un groupe en live avec de vrais musiciens lol, nous étions 9 sur scène. Il y avait une section de cuivres... et on reprenait tous les standards des 70's de blues, rythm'n blues, de funk... et ça m'a appris énormément de jouer avec eux. Et à la suite de ça j'ai commencé mon premier groupe de compos qui s'appelait Cam On avec lequel on a tourné aussi pendant pas mal d'années sur la France, l'Angleterre et la Belgique.

Et puis après, chacun a pris des chemins différents et j'ai eu la chance de rencontrer Neal Black, qui jouait au Soubok à Cauville (un des premiers lieux qui m’a donné la chance de jouer mes compos sur scène), nous étions programmés le même mois et j'étais curieuse de découvrir toute la programmation du lieu parce qu'on y jouait. J'ai découvert Neal Black, à l'époque, c'était myspace. J'ai écouté ce qu'il faisait et j'ai adoré, je lui ai dit “écoute j'adore ce que tu fais musicalement”, il a dit pareil, et il a dit : “est-ce que tu veux qu'on bosse ensemble ?”. C'est parti comme ça. Je pense que ce message envoyé à Neal Black a changé ma vie. Nous avons enregistré un 1er album tous les deux en 2011 et qui s'appelle : “Yesterday's shadow” .


Ce que vous avez adoré faire à un moment, c'est aller dans les transports en commun, les métros, notamment, pour faire chanter les gens.


Oui, ça, ça a été un challenge. C'est venu de façon un peu inattendue. J'étais partie vivre en Angleterre chez une copine qui m'avait dit allez viens il faut que tu joues en Angleterre, que tu te rodes en guitare voix. C'était en 2009, juste avant de rencontrer Neal Black en fait. Neal Black, je l'ai rencontré en Janvier 2010 à mon retour. Du coup, je travaillais dans un pub et tous les soirs, j'allais faire des concerts avec ma guitare. En un mois et demi, j'avais dû faire au moins 30 concerts, c'était hallucinant. Sur toute la période où j'étais en Angleterre, dès que je pouvais, je jouais ! Dans des bars, des petites jams, des open mic, des concerts d'une demie heure à chaque fois. Un soir, je n'avais pas eu de concert, j'étais avec ma meilleure amie, on avait joué dans les rues à Camden, et elle me dit, t'es pas cap de sortir ta guitare dans le métro ! Moi, il ne faut pas me dire que je ne suis pas capable de faire quelque chose. Du coup, j'ai relevé le challenge, on a fait une vidéo pour le plaisir, pour voir l'impact que la musique pouvait avoir. C'était rigolo, les gens ont réagi, un gars nous a accompagnées sur toute la ligne... On a posté la vidéo et, quand je suis rentrée à Paris, les gens m'ont demandé de faire la même chose. On l'a fait à Paris, au Canada... On l'a même fait dans une bibliothèque à la Rochelle. C'était un peu le challenge à chaque fois d'aller essayer de surprendre les gens. Notamment à Paris, c'était une belle surprise, car le monde sous-terrain n'est pas forcément très souriant mais l'impact de la musique a vraiment montré l'ouverture d'esprit que ça peut apporter aux gens. La connexion... c'est ce que j'ai beaucoup aimé. Les gens ne se connaissaient pas, mais ils se regardaient, ils se souriaient... Ils tapaient dans les mains, certains chantaient. Ca a créé des liens en fait.


Gaëlle Buswel: “Freedom tonight” https://www.youtube.com/watch?v=KNA1qeLAExE


Ce que j'aime avant tout dans la musique,et ces expériences l'ont montré, c'est qu'elle rassemble les gens, elle ne les divise pas, elle ne juge pas, elle rassemble toutes les cultures, toutes les catégories socio-professionnelles, toutes les religions... Je trouve ça fabuleux. A ce moment-là, on ne fait qu'un. C'est pour ça que j'adore la musique en fait. Faire tomber toutes les barrières qu'on peut avoir, oublier les cases. Avec la musique, justement, quand on joue, quand on fait nos concerts, c'est multi-culturel et il y a tous les âges. C'est fabuleux. Pouvoir rassembler tous ces gens là, à un même moment. A chaque concert, même nous nous sommes surpris, on chante toujours les mêmes chansons, elles ont toujours un impact qui est différent pendant les concerts parce que nous avons notre énergie, elle va être décuplée en fonction de ce que les gens nous donnent et ce qui se passe à ce moment-là. C'est quelque chose que j'adore. Je suis d'une nature très curieuse à la base, j'adore regarder les gens, j'adore découvrir plein de choses et dans la musique je suis même curieuse d'apprendre à connaître des fans qui nous suivent. Il y a pas mal de gens qui ont créé comme un petit fan-club, ils se sont rencontrés pendant nos concerts et comme ils habitent la même ville, ils font des trajets en commun pour aller voir des concerts, pas forcément les nôtres, d'ailleurs. La musique créée plein de super liens. J'aime, ce que ça génère, ce que ça propage.


C'est très beau. Vous avez toute une base de fans assez développée, qui vous aide sur l'auto financement des albums...

Oui. C'est pour ça que je suis assez proche des gens qui nous soutiennent. Ok, ils adorent ce qu'on fait, hihi, mais c'est vrai que si nous existons et que nous tenons dans la durée, c'est grâce à eux. Ils nous ont aidés à produire deux albums “Black to blue” et “New days waiting” qui nous ont emmenés super loin : Europe, Japon, Etats-Unis... Parce que les gens nous ont soutenus, ont pré-commandé nos albums, nos vinyles, ils ont communiqué sur ce qu'on faisait, partagés nos vidéos, ils sont venus nous voir en live... Je suis toujours agréablement surprise parce qu'ils s'engagent presqu'un an avant que l'album ne sorte ! Cette confiance n'a pas de prix pour nous, c'est très précieux. Le 5 mars, d'ailleurs, on relance un financement participatif pour un 4ème album. Et nous allons embarquer à nouveaux tous ces gens dans l'aventure avec nous. Nous sommes indés, sans maison de disque, on gère tout nous mêmes... Nous avons monté notre propre structure et du coup on s'auto-développe. Mais nous ne sommes pas fermés à ce qu’un jour une maison de disque nous fasse une proposition intéressante!


Donc, là vous préparez un nouvel album dont le contenu est le fruit des dernières années ou est en cours d'écriture?


Il y aura plein de choses. On a déjà pas mal de nouveaux morceaux, mais on est toujours en phase d'écriture aussi. Là on s'est dit, on se laisse ouverts à toute inspiration, toutes collaborations, on créé un maximum et on va choisir les titres qui nous correspondent le mieux ou que l’on a envie de mettre sur cet album-là. L'objectif est que l'album sorte 2020. On a même écrit une chanson qu'on joue depuis quelques concerts, pour remercier nos fans. Elle leur est dédicacée. Elle s'appelle “Promise”. Elle sera sur le prochain album, parce que c'est leur chanson.


Un mot sur votre rapport à Laura Cox ?

Gaëlle Buswel et laura Cox en concert. Photo: Quentin Küper (c)

C'est ma grande copine. On s'était rencontrées sur le Guitar Fest à Clichy, je crois il y a quelques années. Et en Janvier il y a 1 an on a enregistré une version acoustique d'un titre toutes les deux, on est devenues très très copines. C'est une artiste que j'adore, une guitariste fantastique, c'est une nana tellement gentille, sincère dans ce qu'elle fait musicalement. Elle représente la girl power absolue avec un côté très rock n’roll. Musicalement, on se complète sur pas mal de choses. La 1ère fois qu'on a joué ensemble, il y a un truc qui s'est passé humainement et musicalement qui était vraiment très très chouette. Une belle symbiose. J'aime partager la musique de cette façon-là avec des gens simples et authentiques, comme elle. Je l'adore.


Et donc, justement, vous allez jouer ensemble le 19/03 à Blues autour du Zinc


Oui, on est hyper contentes de se retrouver sur ce concert-là. Nos deux groupes sont programmés sur le même festival le même jour. C'est génial !


Super. Un petit mot sur le blues aujourd'hui en France ?

Je suis très heureuse de faire partie de cette famille du blues, parce que, quand j'ai démarré, grâce à Neal Black, c'est vrai que le milieu du blues m'a ouvert les bras. C'était pas forcément évident parce que je ne fais pas du 100%blues, j'ai des influences blues qui sont là, mais j'ai un univers qui se mélange beaucoup aussi avec la folk, le rock 70's et le rock tout court. C'est vrai que le blues, c'est la base de ce que j'aime, et que j’aime mélanger tous les styles pour essayer d'en faire un peu mon style après. Mais les gens je pense ont fait confiance aussi à Neal Black et ils ont été curieux de découvrir ce que je faisais et du coup ça a été une très belle opportunité. Et ce qui est cool avec le milieu du blues aujourd'hui, c'est que il y a énormément d'artistes indés qui défendent cette musique-là et je trouve ça fabuleux qu’aujourd’hui la musique ce n’est pas facile, ce n’est pas évident de défendre un projet et quand je vois tous les groupes français qui font du blues et de les voir comme ils le défendent, franchement, je respecte énormément ça et je trouve ça fabuleux. Et il y a plein de supers endroits pour jouer cette musique, surtout des festivals et des lieux qui se battent corps et âme pour faire perdurer cette musique-là en France. Et du coup je tire mon chapeau à tous ces gens-là qui se battent pour défendre cette musique, parce que cette musique c'est les racines, c'est l'authenticité des choses et c'est un peu la base de toutes les autres musiques... Donc, je suis ravie quand je vois toutes les assos, les petits festivals, les salles qui défendent ça et qui se plient des fois en 4 pour défendre des artistes à diffuser. Après, il y a des très gros festivals de Blues aussi et du coup, c'est une musique qui a sa place et pour tous les artistes indé, il faut se battre pour la musique qu'on aime...


Merci à l’équipe de Le Blues Autour du Zinc pour la mise en contact et aux photographes Serge Orlik, Emmanuel Marin et Quentin Küper. Propos recueillis par #PG9








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