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[Pourquoi Slamez-vous?] Coupe de la Ligue Slam 2019: Kalam, Marseille

Slameuse/ Slameur: Kalam

Equipe de: Marseille


Kalam au festival “Impulsion” par Cie En Phase (c)

Pourquoi Slamez-vous?

Enquête auprès des slameurs sélectionnés pour la Coupe de la Ligue Slam de France 2019 www.ligueslamdefrance.fr


Enchanté Kalam. Première question : comment as-tu découvert le slam ?


Bonjour Philippe. Moi, je viens à la base plutôt du rap, je suis imprégné de la culture hip-hop. Je suis né à Paris, j'y ai vécu 25 ans et je me suis pris on va dire “le 1er âge d'or du rap” dans la tête. J'étais plutôt danseur hip-hop pendant 10 ans mais, surtout auditeur, passionné de hip hop! J'achète encore beaucoup de Cds, de vinyles, voilà. Je suis rentré plutôt par cette porte-là: le hip-hop.


Plutôt Oxmo, IAM...?


J'ai commencé avec le 1er IAM qu'on m'a offert quand j'avais 11 ans et de là ont suivi Assasssin, Kabale, Oxmo... Tout ce qui est Time Bomb... Un spectre assez large de rap. Parallèlement, ma mère écoutait Brel, Brassens, Ferré... Très vite, j'ai fait le pont entre, on va dire une recherche d'écriture soignée et, c'est vraiment ça qui me plaisait, les mots. Au moment du 1er IAM, à 11- 12 ans, j'avais mon dictionnaire et j'allais voir tous les mots un peu compliqués. A 20 ans, j'ai fait vraiment le pont entre les 70, la suite de cette chanson française 60-70, un peu 80 avec Renaud, et le Rap, qui est la continuité de ça en fait.


Et tu t’es mis à écrire toi-même à quel moment?


J'ai toujours un peu écrit en parallèle de la danse, mais ça traînait dans mon ordinateur, je n'en faisais rien. Je dansais avant tout. Quand je suis arrivé à Aubagne, j'ai eu mes enfants, je m'étais donc un peu écarté de tout ça, j'avais moins envie d'être sur scène, j'avais surtout envie d'écrire et de me donner de nouvelles contraintes, parce que tout seul dans sa chambre on tourne un peu en rond sinon. J'ai tapé au hasard sur Google sur “Aubagne ateliers d'écritures” et je suis tombé sur Gilles Bois qui en proposait. Je vais à l'atelier, je commence et je m'éclate... Il me dit: “viens à une scène slam, même si tu veux juste écrire, viens avec un texte avec toi et tu verras. A mon avis, si tu montes sur scène, tu vas y prendre goût”. Et en effet j'y suis allé, j'ai testé et je me suis pris au jeu. J'ai appris mes textes, j'ai plutôt écrit pour la scène, avant j'avais des textes un peu lourds, très littéraires, mais il n'y avait pas la notion d'oralité forcément et donc ensuite, j'ai écrit pour la scène en m'inspirant de ce que j'avais écouté. Il fallait une mélodie, un flow, une forme d’oralité où tu peux jouer avec les mots afin que ça soit agréable pour le public. Tout est parti de là, il y a à peu près 4-5 ans.


Tu peux détailler la question de l'oralité stp, comment tes textes ont évolué, comment tu as travaillé pour ça ?


Kalam à la Nuit du Slam - Avignon © LezarnumeriK - Alain Igonet

J'étais venu avec un texte que je n'avais pas écrit dans l'atelier, mais que j'ai fait la première fois sur scène à Marseille au Cours Julien. Cette scène n'existe plus maintenant. C'était un concept ABCD, le 1er couplet je jouais avec des sons en “A”, puis “B” et ainsi de suite... C'était un exercice de style. J’ai trouvé que c'était assez lourd et c'est à partir de là où je me suis dit Ok, pour la scène, il faut que tu revoies ta manière d'écrire.


Que dirais-tu aujourd'hui à quelqu'un qui a envie de se mettre à slamer pour lui donner envie ?


J'avais quelques a priori sur le slam. Je venais du rap, sans parler de guerre, il y avait quand même des a priori des deux côtés. J'avais, bêtement, juste la vision de Grand Corps Malade, un peu d’Abd Al Malik que j'avais suivi dans ses débuts, quand il faisait du rap, j'appréciais. Après, quand il est parti dans quelque chose de plus parlé, j'ai un peu décroché. Je pensais que le slam c'était un style, une façon de poser. Et les scènes m'ont montré que ça n'était pas du tout ça. C'est plus un espace de liberté. Il y a des chanteurs, des mecs qui font du ragga, des mecs qui rappent, des mecs qui font carrément des sketchs, sans qu'il y ait forcément de rimes... C'est vrai que pour le slam en tournoi, il y a le côté a cappella, 3 minutes sans accessoires. Mais, sur les scènes ouvertes où on peut faire des reprises, dépasser les 3 minutes... et il n'y a pas forcément de style. Le tout, c'est d'avoir son identité. Souvent ce que je dis, c'est que évidemment on est inspirés comme je te l'ai dit au début, on est une éponge, donc on chope des trucs de plein d'artistes, mais ce qui est important et qui fait la différence, c'est d'avoir une identité. Ceux qui se révèlent un peu, ce sont ceux qui arrivent à avoir une identité forte avec un univers. Quand on fait un atelier avec des jeunes, on sent parfois qu'ils sont dans le copier-coller, ils parlent de choses qu'ils ne connaissent pas ou ils reprennent des phrases de leur rappeur préféré. Je leur dis: “dis-moi toi comment tu vois les choses, ce qui te fait vibrer, parle-moi de toi”. C'est ça en fait, avoir sa propre identité et y aller à fond.


Note: Kalam (de Aubagne) travaille parfois avec Gilles Bois et l’équipe de Aux pieds des lettres Aubagne


Un grand merci à la Ligue Slam de France, à toute l’équipe de Marseille, notamment bien sûr à Kalam pour sa disponibilité... Propos recueillis par #PG9


Kalam à la Nuit du Slam - Avignon © LezarnumeriK - Alain Igonet

Tous les portraits sont regroupés ici:


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