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[Plonger dans l'âme de...] Kevin Navizet. "Full Moon Little House": la lune dans le home-studio

Dernière mise à jour : 21 mars 2022

Laissez-vous emporter. Cet entretien fleuve est un voyage au coeur des doutes et expériences d'une vie construite avec la musique. Kevin Navizet, le Commandant de Bord, vous propose 4 étapes, de Paris à Lannion, du metal au rock alternatif ambient: "Dagara", "Hok Nega", "Pacific Princess", "Full Moon Little House". Chacune d'entre elle est l'occasion de se poser les bonnes questions pour passer à la phase d'après.


Ce qui suit est une introspection profonde, généreuse, sincère, sur les métiers liés à la création. Ses préoccupations sont communes à de nombreux jeunes artistes, peu importe le domaine. Lisez bien attentivement jusqu'au bout, vous allez gagner du temps. Dans tous les cas, il me semble, vous en sortirez plus forts, plus sûrs de vous. L'Art est une Force, une énergie, qui vient de l'intérieur, vous permet de toucher les autres et peut-être aussi la lune.


Bonne lecture


Bonjour Kevin! Nous allons partir à ta découverte...


Bonjour Philippe. C'est parti !


"Full Moon Little House"... un rapport avec les loups garous?


Alors ça ! La question des noms de groupe, c'est assez complexe, parce qu'un nom, une fois que tu l'as posé, il te suit tout du long de ton projet... et trouver celui le plus adapté, c'est assez dur. "Full Moon Little House", je l'avais dans la tête depuis bien 4 ans. Je savais que je voulais faire un projet à moi, je savais quel type de projet je voulais faire, mais ça n'était pas encore prêt. J'avais réfléchi à un nom et celui-ci était sorti. Je l'aime bien parce qu'il est assez imagé et, pour moi, il retranscrit assez bien ma musique. La lune pour le côté nuit, songe, rêve..., la pleine lune parce que c'est quelque chose de contemplatif. La petite maison parce que c'est cosy, chaleureux... La petite maison de la pleine lune. Je me vois un peu dans cette petite maison sur une colline au chaud devant un feu un soir de pleine lune. Quelque chose entre le grandiose et l'intime. Le côté grandiose du paysage et le côté intimiste de la maison pour marquer un projet un peu sensible en fait. C'est l'idée.


Tu es dans la maison ?

Je ne sais pas. C'est vraiment une image ! Ce que je vois avant tout, c'est une petite maison comme quand tu te balades la nuit, que tu as une lumière dans une maison. Tu as tendance à regarder, c'est naturel. Tu imagines un peu l'intérieur de cette maison, les gens qui y habitent etc. Une petite maison sur la colline, une petite fenêtre allumée et la pleine lune au dessus.

La question du loup-garou m'a fait rigoler, parce qu'en fait, ce travail est dédié à ta fille, qui s'appelle... Lou.


C'est vrai... On fait les choses d'une manière inconsciente. Si ça avait été un garçon, on l'aurait appelé Loup. L-o-u-p. Parce que chez les garçons, ça peut s'écrire comme le loup, un animal que j'aime beaucoup. Puisqu'on a eu une fille, ça a été Lou, le diminutif de Louise. Mais, pour moi, c'est Lou et ça m'évoque le loup bien sûr. Ca a un rapport aussi avec la lune, la nuit...


Tu aimes bien te balader avec Lou? Vous jouez ensemble?


Beaucoup. Je passe autant de temps que je peux avec elle pour jouer, sortir, lire des livres. On rigole... j'aime bien l'embêter. Je suis sans doute un peu chiant avec elle, d'ailleurs. Mais, bon, elle me me rend bien aussi.


Il y a une belle complicité entre vous...


Oui ! Avec ma femme aussi, on est soudés. Elle me soutient, c’est un pilier pour moi.


Lou, tu lui joues déjà la musique que tu fais ?

Comme je répète chez nous, forcément, elle m'entend jouer et dès que je joue, c'est : "Papa, je veux faire la musique..." En général, elle déboule assez vite dans la maison, enfin dans mon mini home-studio. Je la laisse rentrer et elle se met à chanter au micro "Je m'appelle Lou, je m'appelle Lou, je m'appelle Lou... " pendant 3 quarts d'heure. C'est comme ça que ça se passe. Des fois, je joue un petit peu par dessus. Mais en fait, je la laisse venir d'elle même, sans forcément l'inciter à jouer de la musique. On joue beaucoup par ailleurs, pas forcément de la musique. Quand elle veut écouter, je l'invite à venir et elle fait ce qu'elle veut avec les pédales d'effets...

Du coup, tout prend son sens par rapport à ton travail en cours...


Oui ! D'ailleurs, elle a joué l'actrice dans le clip "June". Quand j'ai fait ce clip, je me suis dit, c'est quelque chose d'important qui va rester pour elle plus tard. Dans quelques années, elle aura son clip encore, je pense que c'est quelque chose de sympa et de fort.


Quand tu l'as filmée, tu diffusais la musique aussi ou c'était indépendant ?


C'était indépendant. Elle était toute petite, elle avait 1 an et demi, un truc comme ça. Tu ne diriges pas un enfant, comme tu diriges un adulte. J'ai simplement joué avec elle. J'ai lâchement profité de ses crises de dents, pour prendre les passages où elle pleure (rires) - mais je faisais vite et je la consolais à chaque fois... Ce sont les passages où il y a le monstre. Elle n'a pas eu peur une seule fois. C'est juste que je l'ai prise au bon moment et que j'ai fait ça sur une dizaine de jours à raison de 2-3 heures par jour pour avoir les bons plans. Pareil, pour la faire sortir du lit, je lui ai montré comment faire, c'était plus sous la forme d'un jeu. Après, c'est un peu du bricolage : j'ai construit l'histoire avec la matière que j'avais et pas l'inverse. Je n'avais pas trop de story-board, j'avais juste plusieurs idées. C'est compliqué de faire un story-board avec un enfant de cet âge-là, j'étais sûr de ne pas y arriver.


En fait, tu l'embarques dans ton processus créatif...


C'est ça. C'est important. Forcément je le fais aussi pour moi, c'est sûr, mais en arrière plan, il y a elle. Je pense qu'elle sera contente d'écouter ça plus tard, d'avoir des traces quoi.

Toi-même, Kévin, tu ne t'es mis à jouer « qu'à » 18 ans.


Oui.


De 0 à 18 ans, quelles étaient tes passions ? Qu'est-ce qui te plaisait ?

De 0 à 18 ans... les jeux vidéos ! Quand j'étais tout petit, mes parents écoutaient tout le temps de la musique. Ils ne sont pas musiciens, mais j'entendais, surtout avec mon père, des choses comme Gainsbourg, Hendrix, les Clash... en continu dans la maison. On a mis mon petit frère au piano à 10 ans et je pense que ça a créé une petite frustration. Du coup, j'ai voulu m'y mettre et, comme c'était du solfège et que je devais avoir 13 ou 14 ans, je devais passer une sorte d'examen pour savoir si j'étais au niveau des gens de mon âge. Ca n'a pas marché donc que je n'ai pas pu faire de musique, mais, en fait, l'un dans l'autre, je me dis que ça n'est pas plus mal parce que du coup je me suis fait tout seul. A 18 ans, j'ai commencé à rencontrer des copains qui avaient des guitares, je m'y suis mis comme ça. On a monté un petit groupe au lycée. On faisait des reprises de groupe comme Guns and Roses, Les Clash, AC/DC, Marylin Manson... Un peu hard rock quand même.

Tu jouais et tu as commencé à composer assez vite ?


Assez vite. Alors, composer, dans le sens d'aujourd'hui, non. Ca a pris vraiment beaucoup plus de temps, mais j'ai toujours été quand même dans la création: les reprises ne m'intéressaient pas plus que ça, bien que je trouve ça sympa. Dans tous les projets que j'ai pu avoir, même si je n'en ai pas eu beaucoup, j'ai toujours créé au moins mes lignes de guitare. J'ai parfois repris les compos d'un copain par-ci par-là, mais j'ai toujours été au moins à la création de mes lignes. Ma première expérience, c'était du metal hard core, qui n'a rien à voir du coup... Je faisais mes lignes de guitare, là aussi. On composait ensemble. Le groupe s'appelle "Dagara", il existe encore et ça roule bien pour eux.


C'est le 1er groupe sur lequel tu t'es vraiment investi ?


Tout à fait, oui. Metal hard-core, metal trash... Bref, c'est du metal.

Ce type de musique t'attirait. T'attire toujours ?

Je n'écoutais que ça. Pour moi, il n'y avait que le metal qui existait, rien d'autre. Je vivais par le métal. Après c'est le groupe du type "System of a Down" ou "Soulfly", ce genre de trucs quoi. J'aimais bien tout ce qui est métal, un peu tribal, avec des sonorités des fois orientales. C'était metal, metal, metal. Le groupe était relativement « sérieux ». A l'époque, on était tous à des niveaux de débutants. Le groupe s'est professionnalisé après mon départ. Ca s'est fait sans moi.


C'était où ?

En région parisienne.


...parce que tu es né à Paris.


Oui. Je suis né à Paris. Après, dans l'ordre des choses, j'ai vécu un peu en Côte d'Ivoire, en Guadeloupe, puis de nouveau en région parisienne et dans plusieurs autres endroits. C'est avec le travail de mon père, informaticien à la BNP. J'ai aussi vécu à Grenoble chez mes grands parents quelques années. Pas mal d'endroits différents avec des gens différents.

La musique est apparue à 18 ans comme on disait. "Dagara", tu avais quel âge ?


Ca doit être vers 20 ans quelque chose comme ça.


Du hard-rock avec tes potes au lycée, du metal à 20 ans... Tu avais besoin de te défouler?

J'avais besoin de choses qui bougent. Je pense que j'aurais écouté ce que je fais aujourd'hui, ça m'aurait peut-être fait chier ! A l'époque, il fallait que ça bouge, que ça rentre dedans. J'aimais les pogos ! Je pense que j'avais pas mal d'énergie à faire sortir.


De 0 à 18 ans, tes passions à côté, à part les jeux vidéos, c'était le sport ?

Non. Dans mon enfance, je n'avais pas vraiment de passions. Si, la lecture, j'aimais bien ça. Les bandes dessinées beaucoup. Ah, le dessin aussi quand même. Tout ce qui était bande dessinée, dessin, j'adorais à ça aussi.

Tu dessinais ?

Oui, je dessinais beaucoup, beaucoup. Surtout quand j'étais petit.


Ca, c'est pour le côté "art de l'image".

Oui. J'ai toujours aimé, même pour revenir à la musique, pour moi la musique et l'image, l'un ne va pas sans l'autre. C'est lié. Quand j'écoute de la musique, ça m'évoque des images. Tu as une composition dans l'un et dans l'autre. Ce ne sont pas les mêmes manières de faire, dans le sens où les techniques sont différentes, mais finalement, ça se rejoint vraiment: qu'elle soit graphique ou musicale, tu as une dynamique à avoir. Tu dois aussi centrer sur le sujet. Dans les deux cas, finalement, le but est le même et l'un nourrit l'autre. Ca m'aide beaucoup dans les deux sens.

Raconter une histoire...

Oui. Et aussi attraper la personne, l'amener avec toi.


Mais on pourrait très bien imaginer une musique qui ne va pas du tout dans la même direction que les images pour dire quelque chose de particulier!


Oui. Je pense qu'il n'y a pas de règle là-dessus. Zéro règle. Après, moi, je vais toujours avoir tendance à chercher du sens quand je mets les deux en lien, même si, effectivement, dans le non sens, tu peux en trouver un. Je n'ai pas d'exemple en tête. Ce qui m'importe, c'est une cohérence, mais, tu peux créer un tout avec un fort contraste. Parce que l'idée, c'est que ça ne forme plus qu'un seul objet au final.


On reprend le fil... "Dagara" c'est combien de temps ?


"Dagara", je suis resté, je dirais 3-4 ans, à la louche.


Et, donc, tu composais aussi ?


Mes lignes de guitare uniquement. En général, on arrivait, je balançais... En plus, c'était du métal assez basique. Quand je dis basique, c'était en accordage où tu n'avais pas besoin de faire des barrés complets... C'était presque entre du metal et du punk dans l'approche. C'était simple, bourrin, ça rentrait dans le lard et puis voilà. Ca se limitait à ça. Je venais avec mon riff, ça sonne comme ça, la basse suit, on voit comment faire une batterie, ça allait vite. On ne se prenait pas la tête. L'idée, c'était de s'éclater et de foutre le bordel en concert.


Vous en faisiez ?

On en faisait un petit peu. Ils se sont vraiment développés après que je sois parti. Ils sont allés jouer partout en Europe, notamment dans les pays de l'est. Jimmy, le meneur du groupe, est écrivain aussi. C'est un gars très cool et le seul restant du gombo originel au final.


Vous êtes toujours en contact ?

Oui. En général, tous les gens avec qui j'ai pu jouer sont restés des amis.


Après "Dagara", donc, tu te calmes.

C'est ça. Vers la fin, je commençais à me lasser du métal. Je pense qu'en terme de musique, je commençais à évoluer et à écouter d'autres choses. Du coup, ça m'a donné envie d'aller voir ailleurs, même si j'étais bien avec les copains. Je suis tombé sur un gars, Sébastien, qui cherchait un groupe. Quand j'ai écouté sa musique, j'ai littéralement flashé dessus. Je n'en ai pas dormi pendant plusieurs nuits le temps qu'il me recontacte et qu'il me dise qu'il avait bien envie de me rencontrer... Je m'en souviens, c'était quelque chose d'assez fou. J'étais scotché. J'adorais ce qu'il faisait et s'il ne m'avait pas répondu, j'aurais été limite mal. Si ça ne s'était pas fait, ça aurait été une très grosse déception.


Qu'est-ce qui t'avait fait craquer dans sa musique ?


Son approche, quelque chose de personnel, avec des sonorités particulières... Quelque chose à lui, quoi. Ca n'est pas descriptible. C'était plutôt pop-folk, type "Beirut"... Quelque chose de posé guitare, trompette... Planant et folk quoi.

C'est vraiment l'opposé de "Dagara"!

C'est à l'opposé total. Je pense que dans "Full Moon...", même si ça ne se ressemble pas en studio parce que c'est particulier, il y a cet aspect planant, mais ça peut vraiment aller sur presque du noise et des choses assez violentes finalement, en live. Inversement.


Tu te permets d'aller où tu veux...


C'est no limit du moment que ça me plaît. Je pars du principe que si ça sort de moi et que j'y vais naturellement, les gens verront la cohérence. C'est comme ça que je fonctionne et je me dis ça plaira à qui ça plaira... Je veux faire ce que j'aime. Après, si j'ai envie d'un morceau purement folk guitare-voix, très simple, je le ferai et puis après un gros morceau de post-rock complètement psyché ou rock électro, je le fais aussi. Pas de limite là dessus.


On continue l'aventure avec Sébastien. Ca a donné quoi comme groupe ?


"Hok Nega".


Ca veut dire quelque chose ?

Le nom était déjà posé par Sébastien quand je l'ai contacté. Il me semble que c'était juste une sonorité. Il l'avait mis pour ça, mais je ne suis pas sûr.


Vous étiez combien, comment ça s'est passé ?

C'était nous deux. Là, c'était guitare-voix, parfois de la cymbale, de la trompette. Quelque chose de très posé.

La guitare c'était toi ?


Tous les deux. Moi, j'étais quand même plus sur les choeurs, guitare-choeur, et Seb Guitare-voix et trompette. Et du looper aussi, plutôt lui.


Ca m'amène à une petite question : à part la guitare, as-tu exploré d'autres instruments ?


Je fais de la basse, mais je ne suis pas bassiste. Sinon, après, tous les instruments à corde, mais, pas jusqu'au violon. Ca va être basse, guitare, mandoline, cithare indien... Un peu de percussions aussi. Forcément tout ce qui est synthé, mais ce sont des logiciels, je ne suis pas claviériste du tout.


Les instruments à vent, c'est pas ton truc ?

J'adore ça. J'aimerais bien m'y mettre un jour, mais je n'ai pas le temps. J'aimerais bien me mettre au piano. Un autre instrument qui me botterait beaucoup, c'est le violoncelle. J'adore. C'est un instrument que je trouve magnifique. Je me suis dit peut-être plus tard quand je n'aurai plus rien à faire... L'idée, c'est de découvrir toujours de nouvelles choses.


Quand tu pourras te consacrer 100% à la musique peut-être...

C'est ça. Peut-être, qui sait.


On continue Hok Nega. Vous étiez donc tous les deux. Vous composiez ensemble ?

C'est d'abord le projet de Sébastien, initié par lui, avec ses compos. On les a donc reprises, réadaptées et puis j'ai commencé à amener des choses à moi, avec la composition à la guitare et aussi des paroles. Comme Seb est aussi -et surtout- écrivain, il est devenu une sorte de mentor. A propos, une chose importante dans toutes mes relations musicales, c'est que j'ai toujours joué avec des gens avec plus d'expérience que moi. Ce qui fait que j'étais toujours un peu à la traine, mais c'était moteur, parce que je voulais faire mieux.

Le but avec Sébastien, c'était qu'il t'emmène vers le haut ?


Il m'a appris à mieux écrire, la manière de composer... Toutes ces choses-là. Surtout l'écriture. Il corrigeait mes textes et ça c'était important.

Les textes ont toujours été en anglais ou tu as aussi écrit en français ?

Les deux. J'ai écrit aussi des poèmes, ce genre de choses, il y a longtemps. J'aimerais bien m'y remettre un jour.

Sur "Full Moon...", tout est en anglais.

Tout en anglais... pour l'instant. Il y a peut-être une compo que j'avais pour mon grand-père, que j'aimerais bien rejouer, qui serait en français. Ca n'est pas bloqué. Il n'y a pas de limitation sachant que, pour le moment, les paroles sont plus un habillage du son que l'inverse. La voix rentre dans l'instrumentation, ça va donner des images... sauf un prochain morceau qui va sortir en single d'ici quelques mois. C'est un des premiers textes que j'ai retravaillé avec quelque chose à dire de particulier et où la voix est mise en avant.


C'est un autre travail, c'est clair...


Oui. Ca n'est pas du tout la même chose.


"Hok Nega" a duré combien de temps ?


2 ans, quelque chose comme ça. Pendant ces deux années, j'ai beaucoup appris. On a dû faire deux concerts, c'est tout. Après, Sébastien est parti en Australie... Il avait un projet de tour du continent pendant 6 mois, il est passé à autre chose. Et moi aussi par la force des choses. Il est revenu depuis, il est sur Bordeaux maintenant.


Il a bien fallu que tu continues à faire autre chose... Alors ?


A la toute fin de "Hok Nega", on avait incorporé une 3ème personne: Stéphane. J'ai beaucoup continué à jouer avec lui, sans faire de projet. Pendant plusieurs années. C'est devenu un gars avec qui j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé. C'était toujours sur Paris. On s'est rejoints après sur Rennes où on a monté "Pacific Princess".


Parce qu'effectivement, à un moment, tu as migré vers la Bretagne.


Alors, là, ce sont les aléas de la vie. J'étais au chômage et ma copine de l'époque avait une opportunité à Rennes. Un de mes buts était de me barrer de Paris, accessoirement. Donc, je me suis dit c'est une opportunité pour moi de partir... et on verra bien.


Tu cherchais une autre ambiance ?

J'ai toujours détesté Paris. Ca n'est pas une ville pour moi. Trop speed, trop de gens... Trop tout ça...

Trop de choses ou c'est la nature qui te manque?


C'est le mode de vie surtout. J'aime bien la nature, j'aime bien être au calme, avoir mon jardin. Pas trop de bruit, pas de stress. Je suis quelqu'un qui peut-être anxieux. Du coup, ce sont des choses qui ne me vont pas.

La Bretagne, tu n'y avais jamais vécu avant, si ? Parce qu'on a parlé de la Côte d'Ivoire, de la Guadeloupe, de Grenoble, de Paris, mais pas de la Bretagne...


Je ne connaissais pas, mais je savais que c'était plutôt un endroit cool. Je ne me suis donc pas posé de question et j'ai atterri à Rennes, rue de la soif, pendant un an. On ne savait pas où on mettait les pieds quand on a pris le bail. On l'a su le soir même !


On comprend très vite de quoi il s'agit... et c'est très bien pour la musique !

Oui, c'est cool. Du coup, à Rennes, j'ai monté "Pacific Princess".


Comme le bateau (construit aux Chantiers de l'Atlantique)?

Comme le bateau... mais ça n'a aucun rapport ! C'est juste l'association de mots qui matche je trouve. J'aime bien le côté femme, c'est con mais ça évoque quelque chose d'intéressant. Qu'un groupe d'hommes se présente avec un nom un peu féminin, je trouve ça bien. Ca montre le côté sensible de la chose... C'est un peu cliché à dire. Et "pacific", les deux mots vont bien ensemble. "Pacific Princess". Je trouvais que ça avait une belle consonnance.

"Pacific Princess" est un peu la préfiguration de "Full Moon Little House".

Complètement. Dans "Full Moon Little House", j'ai même repris un morceau de l'époque de "Pacific..." que j'avais proposé mais qu'on n'avait jamais joué. C'était les prémices. C'était le premier montage de groupe où je ramenais pas mal de compositions, j'étais au cœur du truc, mais en même temps, il y avait pas mal d'arrangements des gens avec qui on jouait, il y avait de la co-composition, de la co-structuration. Je n'étais pas 100% aux manettes. C'était super, parce que, pareil, des supers musiciens. Le bassiste et le batteur avec qui j'ai commencé se connaissaient très bien, ils venaient de terminer leur projet, ils avaient pas mal d'expérience de groupes ensemble, de montage de projets... Ils m'ont laissé amener des compos, mais m'ont beaucoup accompagné aussi en m'aidant à structurer ma pensée, comment faire etc. Ben et Zant font partie des personnes qui m'ont beaucoup aidé. Stéphane aussi, qui est arrivé un peu plus tard de Paris. On se connaissait, il est venu avec son savoir faire, son caractère assez affirmé. Je ne suis pas hyper affirmé moi-même, donc ça m'a pas mal aidé sur ce point-là.


Vous avez joué ?


On a beaucoup répété, beaucoup travaillé. En regard, on a assez peu joué, on a dû jouer une quinzaine de dates.

Tu n'es donc pas encore un grand habitué de la scène si je comprends bien.

Non, pas tant que ça. Loin de là.


Comment tu te sens quand tu es sur scène du coup ? Qu'est-ce qui se passe en toi ?


Au début, franchement, hyper flippé! Déjà, je ne mange pas, je n'y arrive pas, il n'y a rien qui passe. Souvent, les quelques heures avant le concert, je me demande pour quoi je fais ça en fait, pour tout te dire... Je me dis que je suis maso, qu'est-ce que je cherche à me mettre dans des états pareils... C'est le stress total, ultime. Mais une fois que j'y suis, j'y vais. Je bascule complètement. C'est peut-être arrivé une fois où c'est mal passé, mais, en général, je bascule et je me donne à fond. Je plonge à 300%!

Et du coup, ça pourrait durer des heures ou... ?


Oui. Après, j'ai plutôt tendance à être dans ma bulle, je ne suis pas quelqu'un qui va faire des blagues avec le public ! En même temps, comme la musique que je propose est plutôt une musique d'écoute et contemplative, je pense que les gens n'ont pas besoin d'un show d'acteur. Quand je vais écouter des groupes un peu posés, je ne suis pas là à savoir si la personne est un grand communiquant. J'écoute la musique. Après, évidemment, je dis bonjour tout ça, etc, mais je préfère être simple et laisser parler la musique, embarquer les gens dans le son, plutôt que de dire des choses qui sont mal posées. Si je dis quelque chose, je le fais d'une manière naturelle, sinon je ne le dis pas. Julien, le batteur, de Full Moon, a carte blanche pour parler s'il a envie parce qu'il aime bien!


Tu vas chercher le regard des gens?

Je ne sais pas comment ça va se passer à Nantes, parce que ça sera la 1ère. Il est possible que je sois très stressé, je ne sais pas du tout comment ça va être. Chaque concert est très différent. En temps normal, mon comportement est plutôt de rentrer dans une forme de transe. Je me mets dans le son et je le vis à 4000%. Quelque chose d'interne se passe, je pense que ça doit se voir. Je suis vraiment dans quelque chose de l'ordre presque de la méditation. Mais, encore une fois, pour Nantes, c'est autre chose parce qu'on a encore du taff et que je vais réfléchir. Quand tu sais que c'est pas encore complètement en place, forcément, tu es plus dans une concentration de "il faut que la structure se passe bien". Par contre dans cet état-là, je vais toujours essayer de regarder comment ça se passe au niveau du public etc. Avoir les yeux grand ouverts pendant tout le truc, mais il y a tellement de choses à faire en live que ça demande pas mal de concentration aussi.

Est-ce que cette transe te met en phase créative et t'amène à prolonger les morceaux ? Ou est-ce que non, c'est calé, tu fais ce qui est prévu... et basta.


Musicalement, c'est plutôt calé, par contre, c'est l'énergie qui va être dedans. On n'est pas au cordeau dans les morceaux, on n'est pas à deux secondes près. Dans les intentions de jeu, ça peut être hyper variant: à un moment donné, on est hyper bourrins ou plus calmes. C'est vraiment dans l'intensité que ça va se jouer, plutôt que dans la durée. Là, on est sur une première phase d'apprentissage, du coup, on est obligés un peu de structurer, de se donner des moments clés. Surtout, là pour le premier concert ! Par contre, il y a matière à faire des choses beaucoup plus free. On est un peu entre deux là, tout n'est pas encore place. Pour l'instant, on se tient un peu à une structure précise, mais normalement on est censés avoir aussi des plages libres sur certains morceaux.

Tu dis au sujet de "Full Moon...": "avant ce projet, je chantais sans forcément accepter ma voix, avec lui, j'ai trouvé la manière de chanter qui me convient".


Je pense qu'une des choses les plus dures dans la musique, c'est le chant. L'instrument, la guitare par exemple, tu as toujours moyen, enfin ça c'est mon avis, tu peux toujours apprendre techniquement... La voix n'est pas un instrument comme les autres, c'est un truc en plus que tu ramènes. C'est toi. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que, pour moi, par exemple, la personne qui aura la plus belle voix du monde, la plus technique tout ce que tu veux, ça peut ne me faire ni chaud ni froid. Ce qui compte, c'est l'émotion. La voix est le reflet de ton âme, comme on dit. Des fois, on n'est pas dans l'état qu'il faut pour arriver à bien sortir ce qu'il faut comme émotion, parce que ça ne fonctionne pas à la carte. Quand tu es technicien, tu sais ce que tu sors. Moi, je ne suis pas du tout technicien, du coup, je ne sais pas ce que je vais sortir, mais j'essaie de me mettre en condition de sortir l'émotion liée au morceau. Ca s'apprend, j'ai mis des années à comprendre, des choses qui ne sont pas naturelles pour moi, qui vont l' être beaucoup plus pour quelqu'un d'autre. Je ne m'aventure pas sur certains types de chant. Je n'ai pas un grand coffre, je suis plutôt du genre à susurrer, à faire les choses d'une manière douce. Je peux monter un peu dans les aigus, je peux un peu pousser de temps en temps sur certains passages quand je suis chaud. Globalement, je suis encore en train de me chercher, mais je sais que je sors quelque chose qui n'est pas faux.

C'est cohérent avec ce que tu dis quand tu dis que tu te mets dans un état proche de la transe. Tu restes en phase, entre ta musique et ton être...

Oui. Avec le risque que des fois ça ne le fasse pas. Je suis un peu anxieux là-dessus, et du coup, si je ne suis vraiment pas bien, je vais avoir beaucoup de mal. Je vais plus subir que donner. C'est un apprentissage aussi, dans une prestation, d'assurer « le minimum syndical » pour que les gens prennent quand même du plaisir. J'ai un peu du mal parce que je veux toujours que ce soit à 4000% et je ne supporte pas que ça soit moitié fait ou même à 90%. Il faut que ce soit à 10,000. C'est ma manière de faire. Quand c'est pas assez, ça ne me va pas. Mais bon, c'est une qualité et un défaut, on va dire ça comme ça.


Mais, la technique à choper, c'est celle qui te permet de te mettre dans l'état qu'il faut.


C'est ça. Alors, par contre, j'apprends au niveau technique ce qu'il faut pour m'aider à arriver à ce que je veux, toujours. Je bosse énormément. Moi, mon truc, c'est le son. Je pense que je suis plus compositeur que musicien par exemple, dans mon approche en tous cas. J'aime le travail du son. Je peux passer des heures et des heures à chercher le son que je veux. J'ai un énorme rack de pédales d'effets et mon truc, c'est vraiment la recherche de son. Après j'apprends, évidemment, le feeling pour moi c'est très important, mais je travaille beaucoup le son, la mise en place, la réflexion pour les compos, pour les faire aller plus loin, pour savoir ce qui marche, ce qui ne marche pas. Je remets toujours tout en cause.


Tu te considères comme un intermédiaire ?

A travers le groupe, je te dis ce qui me vient par la tête pour répondre à ta question, je serais plus un intermédiaire entre la musique que je crée et les musiciens qui vont l'appliquer. Parce que, une fois que tu as fait les morceaux, c'est assez bizarre, mais j'ai l'impression que ça ne t'appartient presque plus. Ce qui est gravé en studio, c'est quelque chose, un format, mais ce qu'on va faire en live c'est encore autre chose. Tu te réappropries une autre facette des morceaux. Je suis l'intermédiaire de ma musique par rapport aux gars quoi.


Et, sur scène, tu es un transmetteur ?


Je donne ce que j'ai en moi, donc à partir de là, je pense qu'il y a des gens qui le capteront. Donc je peux être émetteur pour certains.


"Full Moon Little House", le projet est dédié à ta fille, Lou. Au départ tu t'es dit, je vais sortir une chanson tous les mois pendant un an.


Pendant le confinement, il n'y avait rien à faire. Lou grandissait, je recommençais à avoir du temps pour faire de la musique et je n'avais que ça à faire... Un morceau par mois pendant un an, ça me laissait largement le temps de bien cogiter les compos, sans avoir la pression de me dire, je dois sortir un album ou d'avoir une contrainte de temps. Quand je pouvais, j'associais aussi un clip fait maison et la sauce a plutôt bien pris. Surtout, d'ailleurs, grâce à Litzic qui est tombé sur le 1er morceau "June ". Je l'avais posté par hasard sur la page Facebook "Musiciens en Côtes d'Armor", comme un petit caillou que tu laisserais derrière toi. Ce petit caillou, il y a souvent une personne qui le ramasse à l'endroit où tu ne t'y attends pas et ça a été le cas. Patrick de Litzic m'a chopé sur cet endroit complètement improbable, vraiment. Je reçois un message sous ma publication, il me dit: "j'ai écouté ce que tu as fait, je t'ai fait un article". Point. Et là, je fais: c'est quoi ce truc? Je vais sur le site et je vois un article hyper gratifiant. La personne est tombée dessus, ça l'a touché, donc ça déjà, c'est top, et en plus elle te fait un super article vraiment recherché alors que, moi, je sortais de nulle part! Ca vaut toutes les critiques du monde...


Ce qui est bien, c'est de toucher les gens, du coup, tu considères que tu as réussi ce que tu voulais faire.

C'est ce qui fait que je continue surtout. S'il n'y avait pas eu Patrick de Litzic, un ami ingé son, Jean-Luc, qui veut suivre le projet, ma famille dont mon père et mes beaux parents... C'est grâce à mon entourage que je continue, finalement. Pareil, j'ai eu un gérant de bar dernièrement au téléphone qui m'a dit des choses très cool... Je doute énormément, mais je sais aussi écouter les retours positifs. C'est bien de douter, ça te remet en cause, mais bon, je pense qu'il faudrait que je prenne un peu plus confiance en moi.


Ca va se construire. Une chanson par mois, tu es en phase de construction: tu poses les fondations de ce que tu vas devenir !


Oui. L'idée était de construire un truc un peu solide dès le début. Là on parle de stratégie de comm', parce que c'est un peu le nerf de la guerre si tu veux un peu sortir du lot. Donc, l'idée c'était, plutôt que de sortir un album, ou un EP qui va être chroniqué une seule fois et puis après c'est fini, parce que c'est comme ça que ça se passe aujourd'hui. Je me suis dit, je vais faire un morceau régulièrement, ça me fait une bonne communication par mois, ça me fait l'occasion d'avoir des critiques, en plus de ça, je colle une vidéo, c'est plutôt demandé par les médias.

Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour avoir des retours aussi en terme de communication, et puis, derrière et à la fois prendre le temps de faire des prods qui plaisaient pour bâtir du coup l'assise de Full Moon. Du coup, ça se construisait au fur et à mesure pour après avoir assez de matière pour aussi intéresser des musiciens qui voudraient entrer dans le groupe.


Et ça y est le groupe est formé !


Les premiers contacts se sont faits en juillet de l'année dernière. On s'est fait une première bouffe en juillet et on a commencé à répéter à partir de septembre. Mais, il y a eu un bassiste qui est parti assez vite parce qu'il n'avait finalement pas le temps de se mettre au projet, donc on va dire que le groupe a vraiment débuté en janvier.


Le bassiste s'est rajouté, mais les 3 autres vous aviez commencé à travailler des choses.

Oui, mais quand tu n'as pas de formation établie, le début le temps de se connaître, on est rentrés dans le vif du sujet fin décembre ou début janvier. Ce qui fait que d'ailleurs même pour Nantes, le timing est plutôt short. On va le tenir, mais c'est short. Après, c'est pareil, on pourrait rester des années dans notre tanière à répéter pour que ça soit parfait et là, je me suis un peu battu contre moi-même, je me suis dit allez bon on y va, ça ne sera peut-être pas exactement ce que je je voulais, mais il faut y aller. Les gens ne nous connaissent pas forcément, le public a une oreille différente, moi je me focalise trop par rapport à mes exigences. Et puis, j'ai demandé à des personnes extérieures, des pros, de venir nous écouter en répé et ça l'a fait.


L'étape d'après, pour toi, c'est quoi ?

Pour l'instant, c'est rodage. Roder, roder, roder, jouer, jouer, jouer pour que le groupe prenne en confiance, qu'on se professionnalise dans la façon de jouer etc. En parallèle, je vais sortir normalement une deuxième phase d'ici j'espère quelques mois, parce que je n'ai pas le temps de me mettre dessus. D'abord un single un morceau hyper important, "Funeral", qui va durer 10 minutes. J'aimerais bien faire un triptyque : sortir le son en single, faire la captation de ce morceau-là et en même temps le clip, sortir tout ça au même moment pour annoncer la phase 2, donc un 2e EP à venir, tout en continuant les concerts. Plus tard, dans plusieurs années je pense, il y aura un album. L'idée est de se professionnaliser tranquillement parce qu'on a tous nos vies, on est tous employés pratiquement, sauf l'ingé son qui est intermittent. L'objectif final est d'avoir un groupe pro. Enfin, quand je dis pro, je veux dire pro dans la musique: faire des belles scènes, rencontrer des gens cool, créer du réseau, avoir des gens derrière nous, pourquoi pas un petit label... ou ce genre de choses. En vivre 100% du temps, je ne sais pas encore. Ca dépendra vraiment de s'il y a une vraie opportunité, mais pour l'instant, ma vie comme ça me va très bien. L'idée est d'avoir un projet cohérent qui en jette un petit peu, qu'on nous appelle, c'est pas non plus délirant. Il y a moyen en travaillant.

Donc tu veux rester cette couleur là ? Comment la décrirais-tu d'ailleurs ?

Alors là, c'est le truc un peu compliqué. On est vraiment sur du, on va dire que ce qui se rapprocherait le plus c'est rock alternatif. Pour le côté alternatif parce qu'on va piocher dans différents univers, mais c'est aussi du progressif parce qu'il y a des morceaux assez longs avec un peu à tiroirs. C'est du rock ambient. C'est toujours compliqué de se donner une étiquette. C'est très dur. Rock alternatif ambiant... Je resterai comme ça parce que c'est possible qu'il y ait des morceaux plus folk aussi qui sortent. Voilà...

Un mot pour conclure (au bout d'une heure de discussion)?

J'ai mal à la gorge, j'ai beaucoup parlé! C'est cool de m'avoir accordé ce temps-là, merci. Ca fait toujours du bien de discuter de ses projets et, comme je t'ai dit, ça me booste pour continuer. C'est mon carburant. Je remercie énormément les gens qui sont avec moi. Les musiciens, Damien, Jules, Julien, Stéphane... C'est un projet personnel, mais en même temps, ils donnent de leur temps pour coller à cet univers. Ils sont tous salariés, ils font ça pour le plaisir de la musique, ils n'ont rien à y gagner. Je leur dois beaucoup parce que, sans eux, je ne peux pas jouer. Et puis aussi tous ceux qui ont construit ma musique, c'est à dire les rencontres, Jean-Luc qui va être au son. Et puis, il y a Iolo. Je me suis occupé des prises de son et des mixages, mais les masters ont été faits par Iolo qui m'aide souvent pour faire des retours critiques sur les compos. Il y a la famille, tout l'entourage. S'il n'y avait pas tous ces gens-là, je ne ferais pas ça, ou en tous cas, je n'en serais pas arrivé là pour le moment.

Il y a Lou aussi...


Il y a Lou, bien entendu. Ca, c'est sûr. Après, Lou c'est encore autre chose. Ses sourires me suffisent, c'est encore un autre truc ça !

Merci à Patrick de Litzic (www.litzic.fr) pour la mise en contact. Propos recueillis par #PG9


Prochains concerts:


Samedi 26 mars, Nantes au Rouge Mécanique (10 rue bon secours)

Jeudi 31 mars, Brest-Gouesnou, Tremplin V & B Fest (9 rue Gaston Planté)

Samedi 14 mai, Paris à l'Alimentation Générale (64 rue Jean-Pierre Timbaud - 11ème)

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Kevin Navizet, chant -guitare - effets - compos

Stéphane Bilger, clavier

Damien Bonhomme, guitare

Jules Brunet, batterie

Julien Geffroy, basse






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