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[Plonger dans l’âme de...] Andréïs. Chanter, partager et vivre avant tout

La musique et le partage, il est tombé dedans dès sa naissance et c’est devenu un instinct naturel. Tout est dit par Franck Redois dans cet article (in Presse Océan): "De la chanson ultra-vivante, revendicative et gouailleuse, la formation chante la fraternité des sans-grade, la nécessité de la résistance et le droit à l'expression même la moins gourmée. Jeux de mots énormes, clins d’œil complices au cinéma de genre, coups de gueules roboratifs... Ces irrésistibles sales gosses au charme débraillé, et au gros humour qui tâche, nous rappellent que la vie est bien trop précieuse, et surtout trop courte, pour être abordée avec des pincettes ou pire encore, vécue sous anesthésie"... Mais laissons Andréïs parler lui-même. Il a énormément de choses à dire... et il les dit très bien! Bonne lecture #PG9


Andréïs. Photo: Maya Lanka (C)

Nous sommes le 8 août, il est 21h30... De quoi voudrais-tu parler ?


(temps de réflexion) ... De musique ! Je suis content de ton coup de fil, de ton intérêt pour notre univers et content aussi de tout ce qui arrive... Content de pouvoir partager de la vie et de la musique. Voilà, c'est aussi simple que ça !



Mais y'a pas que la musique dans la vie !

Andréïs - Photo: Redge (c)

Non, y'a pas que la musique dans la vie. Y'a aussi du soleil. Je suis dans un bel endroit, je m'y sens bien. Y'a pas que de la musique, mais pour moi elle est quand même tout le temps dans ma vie. S'il n'y en a pas une en train d'être travaillée, si je ne suis pas en train d'écrire des choses, je me sens dans le vide. Mon humeur est donc plutôt bonne parce qu'il y a des enregistrements en cours, des nouveaux morceaux qui m'enchantent et dont j'ai l'impression qu'ils vont faire du bien aux gens en transmettant une bonne énergie... En ce moment, je suis vraiment 100% musique comme très souvent dans ma vie ! Sauf que là, j'avoue, c'est une période plus forte. La réalisation de l'album, les « petites » dates sympathiques d'été et des festivals qui me donnent le sourire... Je pense à ça et, si ça m'enchante autant, c'est parce que dans tout ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui, j'ai l'impression que les textes et les musiques que je suis en train de travailler peuvent servir à quelque chose. Déjà, ils m'aident moi (c'est déjà ça) ! Réfléchir, transmettre une réflexion sur les choses autour de nous, qu'elles soient politiques ou sociales, donner l'envie de réfléchir... Mon état d'esprit actuel est de cet ordre-là.


Ce que tu dis c'est que la musique n'est pas un but en soi mais qu'elle est un outil...

Andréïs - Photo: Myke (c)

Oui. Un outil de partage et de réflexion. La musique permet de transmettre des idées d'une manière ludique, ou très simple comparé à un exposé compliqué sur tel ou tel sujet, et donc, oui, c'est vraiment mon outil préféré pour discuter . Le mot est peut-être un peu décalé parce qu'on ne discute pas complètement en direct avec le public, mais c'est l'idée. C'est ce qu'on arrive à faire après ou avant le concert, et j'aime beaucoup ça. Un outil pour me faire aller vers les gens, oublier une certaine timidité qui pourrait exister quand j'ai pas l'instrument dans la main. Pour le plaisir de partager avec des gens, oui, la musique est un très bon outil... et précieux.


Ca veut dire que tu as besoin de la musique pour communiquer ou tu pourrais le faire sans musique?


Je suis passionné de mots et de communication, je parle beaucoup, j'aime partager des idées avec tous les gens que je rencontre. J'ai fait un peu de théâtre, d'ailleurs, pour le plaisir, mais c'est différent, le discours n'est pas naturel... Je ne peux jamais m'empêcher de parler et de donner mes idées à tout le monde ! Peut-être un peu trop d'ailleurs et parfois je m'emporte ou je ne laisse pas beaucoup de place à l'autre en face, du coup la musique permet de simplifier, d'essentialiser au maximum à travers une chanson. De trouver les bons mots, de les penser bien en amont... Ca rend l'idée plus sympathique à digérer, d'une part, et moins arrêtée sur un point de vue précis, chacun son ressenti. Une chanson est un tremplin à la réflexion, c'est ça qu'il y a en plus par rapport à des conversations naturelles. La musique permet une manière de partager des choses sans être fermé et être un peu plus léger qu'un discours formel quoi.


Elle te donne aussi un cadre et une durée...


Tout à fait parce qu'il peut m'arriver de parler une ½ heure d'affilée sans m'arrêter ! Une chanson cadre dans une version essentialisée de la chose. Ca me permet à moi d'apprendre vraiment à savoir ce qui est plus important dans les idées qui trottent dans ma tête et puis en plus de ne pas infliger aux gens de trop longues tirades...


Nous allons aborder deux sujets. La musique elle-même et le texte. Tes textes sont très chouettes, les mots sont précis, percutants et bien amenés... Mais commençons par la musique. Comment est-elle entrée dans ta vie ?


Elle est arrivée dès les premiers jours parce qu'à ma naissance mes parents ont acheté un piano d'occasion. Ils avaient vu que j'avais des mains effilées et des grands doigts, même en étant tout nouveau né, donc ils se sont dit que ça ressemblait à des mains de pianiste et ils ont acheté un piano. Sans jamais me forcer à en jouer. Y'a toujours eu ce joli instrument à portée de mains et j'ai fini par m'y mettre... avec une maman qui me l'a proposé plusieurs fois sans jamais me forcer. Elle m'a juste appris quelques petites notes. Ca a commencé autour de 7 ans, je crois, ça ne m'a pas accroché tout de suite. J'ai commencé à écrire un premier petit poème à l'âge de 8 ans et à pianoter un peu, mais c'est surtout à l'age de 12 ans que j'ai ouvert le piano plus sérieusement avec un livre de partitions de William Scheller. Et, tout autodidacte que je suis, en comptant les interstices entre les notes une par une, j'ai commencé à apprendre le piano en jouant du Sheller, donc, et en chantant en même temps puisque c'est vraiment tout l'univers de la chanson qui s'est ouvert. En parallèle, j'avais une guitare électrique: Kurt Cobain et Nirvana m'avaient beaucoup fait d'effet. Ca a créé une envie très mélancolique et rock'n roll dans l'âme et c'est comme ça que tout a commencé.


Maintenant tu as basculé, ton instrument de prédilection c'est la guitare désormais, Non?

Andréïs - Photo: Alain Rault (c)

Je joue toujours du piano aujourd'hui, sur un clavier plus précisément, mais vraiment moins. J'aime énormément dans le piano ce côté « tragédie mélodique » assez intégré à la chose, mais ça n'est plus ce que je veux jouer. J'ai l'impression que du tristounet et mélancolique on en a déjà pas mal autour de nous, donc je me dis qu'il faut essayer de faire des chansons plus légères. A notre époque précisément ça fait du bien et depuis quelques années j'ai réussi à trouver le ton plus facilement avec une guitare qu'avec le piano. Le piano reste un instrument que j'aime, mais l'envie de faire des chansons plus festives et entraînantes me rapproche plus de la guitare aujourd'hui.


La guitare, c'est plus simple pour partager...


C'est simple de l'avoir sur soi. Y'a un côté que je trouve joli aussi : j'aime bien imaginer que mes chansons puissent être jouées par d'autres personnes... et la guitare est l'instrument idéal pour ça. Puis, y'a l'image de la guitare au coin du feu sur la plage, c'est un contexte que je trouve assez sympathique. Musicalement, aussi, il y a moins de graves dans l'instrument. Même si je suis amoureux des basses, dès que je commence à plaquer vraiment des graves y'a tout de suite quelque chose de mélancolique qui m'attire... mais dont je n’ai pas envie aujourd'hui. Quant à la simplicité, pas vraiment : jouer ses premières notes à la guitare c'est plus dur que de poser quelques notes sur un piano... Le côté art de rue aussi ça été un moment important pour moi, un basculement dans ma vie : on va pas facilement emmener un piano pour jouer dehors donc ça a été une étape qui m'a donné un méga coup de foudre pour la guitare. Le fait de pouvoir en jouer en dehors d'une scène, en dehors de moyens techniques spéciaux... De vraiment pouvoir se balader et même, avant d'oser faire de la musique dans la rue officiellement, de me déplacer chez des amis, d'avoir la guitare sous le bras en soirées et de ressentir le côté très collectif de la chose... donc c'est resté. Je n'oublie pas le piano, mais pour l'instant c'est pas l'instrument qui me sert le plus pour composer.


Donc on peut dire que tu as migré de l'appartement et du piano pour aller te balader dans la rue avec la guitare en bandoulière, c'est une image qui te va?


Oui, il y a vraiment de ça. Mais ce déclic n'a pas été solitaire. C'était en 2011 où vraiment avec deux partenaires, Claudel et Yannos, on est partis avec une guitare et 3 voix. Tout seul, je n'aurais pas osé. Je n'aurais pas ouvert autant de portes qu'en étant vraiment avec ces deux partenaires pour envoyer de l'énergie et me rendre compte qu'on pouvait vraiment faire pas mal de volume sonore et créer une petite fête avec un bout de bois, quelques cordes et trois voix. C'est de là qu'est née « la Smala ». C'est le nom de la bande qui m'accompagne aujourd'hui, la première smala c'était ce trio découvrant la ville de Sarlat, un coup de foudre énorme pour la Dordogne. Partir avec la guitare et deux partenaires faire de l'art de rue, ça a tout changé. Passer d'une chanson intime et mélancolique à une chanson festive qui donne du sourire tout en essayant au maximum de pouvoir faire réfléchir sur des petites choses importantes...


On passe de “Scheller en solitaire” à “Andréïs et la Smala” !


Oui. Il y a eu quelques projets entre les deux mais au final, c'est ça. On passe d'un univers qui pourrait être comparé à William Scheller, à un autre plus proche de la Rue Kétanou... et qui m'enchante beaucoup ! Je prenais vraiment du plaisir avant, mais ça allait chercher dans des émotions plus lourdes. Tandis que là, avec La Smala - Florian Lainé à la guitare, Thomas Fouillet à la basse et Stéphane Glory à la batterie pour citer mes joyeux compagnons -, quelque soit la formule, à la fin du concert, les gens ont le smile... moi le premier ! C'est comme ça aussi que je juge les morceaux en les créant. Si ça me donne un coup de pied au cul dynamique ou un sourire, si ça marche sur moi je me dis que ça marche sur les autres. Jusqu'alors, j'ai l'impression que c'est pas trop faux.


Thomas Fouillet et Florent Lainé - Photo: Myke (c)

Si ta musique est festive, tes textes abordent des sujets plus graves...


C'est vraiment le but. J'ai essayé de travailler à trouver une forme qui soit festive, pour pouvoir parler encore et toujours de choses sérieuses... mais sans que ça plombe la tête. Je ne veux pas avoir peur d'aborder différents thèmes, que ce soit la vie personnelle ou un côté politique ou spirituel. C'est même mon défi absolu. Si j'en arrivais à faire de la chanson festive qui ne soit que festive, ça ne m'intéresserait vraiment pas. Le petit défi est d'avoir du vrai contenu et de faire plaisir en même temps. Ce qui fait plaisir et du bien aussi au public c'est que quand on suit le texte, il y a toujours un petit bout de réflexion derrière. C'est ça le jeu. Si on écoute de loin on peut se dire que c'est juste festif, mais en écoutant de près on se rend compte qu'il y a quelques petites pièces à l'intérieur qui donnent de quoi gratouiller le cerveau aussi...


Mais t'es un filou alors, parce que tu trompes ton monde !


On peut voir ça comme ça. Mais de l'autre côté je pense que la vie est belle même si elle sait être dure, je pense qu'il n'y a pas assez de choses comme ça, de chansons qui arrivent à réunir les deux. On peut croire que tout ce qui est un peu compliqué nécessite de se concentrer, d'être sérieux. Mais moi, j'ai envie de banaliser, dans le bons sens du terme, la philosophie. Je suis un amoureux du fait de réfléchir sur les choses, sur soi d'abord, sur les détails des choses. Faire attention au sens des mots, à tout ce qu'on peut travailler dans sa tête pour que les choses avancent. Généralement, plus on est sérieux, plus on est ennuyeux. C'est l'image qu'on peut avoir que ce soit de la musique, du cinéma ou de la littérature, alors qu’en fait, la vraie vie montre bien que des choses sérieuses, y'en a beaucoup, mais on n'est pas obligés de les aborder d'une manière ennuyeuse ! Donc, je vais plutôt essayer de révéler que la réflexion peut-être ludique...


Andréïs et la Smala (version Janvier 2016)

Quelle est ton opinion sur les médias en France aujourd'hui?


Je n'ai pas de télé. Je vis les médias à travers internet ce qui ne m'empêche pas de voir des extraits de la télévision, mais je ne suis pas quelqu'un qui suit des émissions régulières à la radio ou à la télé. Si, il y a quand même l'émission de Yann Barthes que je regarde avec un malin plaisir. Mais je vis le côté média à travers internet. C'est intéressant parce qu'il y a toujours moyen de choisir et d'aller voir différents journalistes, différents travaux sur ce qui se passe aujourd'hui. Après, je pense que grâce à ça on peut vraiment, si on se pose une question, avoir plusieurs sources pour savoir ce qu'il en est, pour se faire une idée. Savoir précisément c'est pas évident, mais en tous cas se faire une idée plus large, c'est possible et c'est une très bonne chose à mon goût. Beaucoup de gens critiquent les médias en disant qu'ils ont dirigés ou contrôlés par le pouvoir ou les grands patrons, je fais partie de ceux qui pensent vraiment qu'il y a une majorité absolue de journalistes qui travaillent en aimant vraiment leur métier et en essayant de nous transmettre une information aussi précise qu'ils le peuvent. S'arrêter à une seule source, je trouve ça dommage et dangereux. Aujourd'hui, on a accès à plusieurs sources et on peut vraiment avoir une vision de différents faits assez précise, ce que l'on n'avait pas il y a une vingtaine d'années. Je souhaite aux médias de se battre contre cette mauvaise image qu'ils peuvent avoir.


Comment écris-tu ?

Andréïs - Photo: Akim Ibrahimi (c)

Il faut que je trouve une idée vraiment intéressante à partager. Au fur et à mesure que je fais des chansons, je me rends compte que j'ai pas encore parlé de certains sujets : mon point de vue sur la religion, le racisme par exemple, ou alors... les moustiques ! Il peut y avoir toute une réflexion sur soi-même et le moustique... Ca va de tout et de rien au niveau des sujets, mais si je me dis que ma réflexion peut-être utile à d'autres personnes à partir d'une phrase pertinente, je m'y colle. Je n'écris plus aujourd'hui en laissant la plume aller au hasard, c'est toujours une commande que je me fais. Ca peut venir comme souvent d'une conversation, d'un film, d'un reportage. Si je me dis que les gens ne pensent pas forcément à un sujet, ou alors que j'ai l'impression d'avoir une formule qui permette vraiment de retenir une idée avec des mots simples, ça vaut le coup d'essayer... Si les gens peuvent avoir une phrase pertinente qui leur trotte dans la tête, ça veut dire qu'il y a une chanson qui peut naître autour de ça.


Comment construis-tu une chanson ?


Une chanson c'est une idée, une envie de transmettre et une mélodie pour porter le tout. Pour qu'elle devienne vivante et utile aux autres. Le morceau « Préliminatoire » qui est sur l'EP et visible sur Youtube, ce morceau-là c'est un cas un peu particulier : il parle de sexe. Je chante : « j'en ai marre de faire l'amour, je veux qu'on baise ». On pourrait dire que c'est une phrase un peu vulgaire, mais moi je me suis dit que d'écrire un morceau autour de ça, ça pourrait donner l'envie aux gens qui sont un peu timides ou coincés sur le sujet, de s'amuser un petit peu eux aussi ! C'est un bon exemple de ce qui m'inspire : donner de l'envie à partir d’une phrase, même si c'est très personnel. Y'a un petit aspect philosophique aussi de savoir se faire plaisir. Y'a des phrases plus explicites comme « Gardons le poing en l'air ». Plutôt que de regarder les infos et de se dire, ça ne sert à rien, autant abandonner, on n'a le contrôle sur rien, autant chanter sa révolte. C'est un des exemples de choses importantes qui peuvent motiver avec des mots précis. Après, je peux donner un 3e exemple un peu plus intime. « Lo que se quedara », un morceau du prochain album, qui veut dire « ce qu'il restera » en espagnol, celle-là, c'est une chanson sur la mort. En disant que pour moi, je veux que que ce soit une fête ce jour-là : en parlant « des sourires, ceux qu'on n'oublie pas ». J'espère que ça puisse donner un peu de force, un peu d'élan. C'est un sujet particulier aussi qui va bien dans le paradoxe d'une musique festive, avec quelque chose de sérieux au fond. Ce sont 3 exemples différents. J'aime bien l'idée d'un message qu'on puisse garder sur soi dans son sac à dos... et puis avoir quelques phrases avec de l'énergie qui va avec pour des moments où ça va pas.


La cohérence, pour toi, c'est naturel ou travaillé?

Andréïs - Photo: Akim Ibrahimi (c)

C'est vraiment un peu des deux. Je suis amoureux de la logique sur des conversations naturelles avec des personnes autour de moi : je cherche toujours le mot le plus précis qui représente ce que j'essaie de raconter. Y'a un côté qui a toujours été comme ça chez moi et que l'on pourrait dire naturel désormais, mais il est sérieusement complété aujourd'hui : je passe des nuits blanches sur un texte, à la virgule près, au mot près, pour être sûr que ce soit, d'une part véritablement cohérent, et d'autre part qu'on ne puisse pas penser l'opposé de ce que j'écris. Des fois, y'a certaines tournures de phrase où je me rends compte que si je change un mot, on arrive tous à comprendre la même chose et donc... Travailler pour que ce soit fluide absolument. Je veux que mes textes marchent sans la musique aussi. Que ce soit comme une idée fluide du début à la fin et en plus vraiment travaillée pour qu'on ne puisse pas la retourner à l'envers et qu'on aille tous à peu près dans un même sens. Qu'on aime mon idée ou pas, je fais en sorte qu'on puisse suivre le fil sans le perdre. Et aussi un détail très très important, dans l'écriture : je fais au maximum en sorte que les textes soient a-sexués. Je me fais un petit point d'honneur à ce que, à moins que ce soit vraiment une histoire précise de couple où il peut y avoir du féminin et du masculin, la majorité de mes textes soient écrits pour que une femme, un homme, ou quelque soit le genre aujourd'hui, puisse les chanter du début à la fin en se l'attribuant. C'est une chose que j'aime bien. Les petits détails que tout le monde ne fait pas. Cohérence, fluidité et que un maximum de gens puissent s'associer au texte.


Et ça ça te vient de où ?


Je viens d'une famille qui aime beaucoup parler, qui aime beaucoup les mots. J'ai eu la chance d'être baigné dans cet amour-là. J'ai appris vite à aimer ça et à faire attention à être précis. Du coup, la vie étant ainsi faite, j'ai eu une naissance particulière, une démarche particulière et des regards très vite sur moi. Ils m'ont poussé à réfléchir très tôt puisque le handicap, comme on dit, permet de, oblige même, à réfléchir dès l'enfance. Je me suis trouvé plein de réflexions et d'analyse... et ça m'a fait du bien. Je vois pas cette chose comme un handicap mais comme une chance de toute suite se plonger dans des réflexions et puis des volontés de trouver comment comprendre ce qui se passe autour... même si c'est un peu compliqué.


Est-ce qu'il y a une question que tu te poses ? Une question centrale, importante ?


« Qu'est-ce qu'il y a après la mort ? » Celle-là, elle est importante parce qu'il n'y a pas de réponse avant d'y être. Toutes les autres, elles sont nombreuses, elles donnent envie d'être travaillées, y'en aurait des centaines, s'il y en a une qui se détache un peu du lot, c'est la seule où on peut pas trouver la réponse et donc celle-là elle est très particulière... mais sans être une peur. C'est une des choses qui m'intrigue le plus : « Qu'est-ce qu'il y a après ? » Sinon, j'aime bien me poser entre guillemet des réponses en me disant que l'humain est capable de beaucoup. Plein de choses avancent et on est capables d'évoluer sur tout... Donc toute question mérite attention et il y a toujours, si c'est pas une réponse nette, en tous cas un travail qui permet d'avancer au fur et à mesure. Une phrase que j'aime beaucoup justement qui a intégré un des morceaux du nouvel album, une phrase des shadoks qui dit « s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ». J'aime beaucoup cette petite phrase qui me fait dire qu'en toute question, y'a quelque chose... Mais voilà. Je m'éloigne un peu...


Le fait de militer. Parce qu'il y a le fait de faire réfléchir, de poser des questions, et il y a le fait de militer. Et tes chansons ont quand même un côté clairement militant...


C'est un fait. Y'en a qui le sont précisément et volontairement, comme « Le poing en l'air ». C'est vraiment une chanson de société. Après, je ne m'en rendais pas forcément compte que les autres l'étaient aussi avant qu'on me dise de plus en plus régulièrement que c'était de la chanson engagée... Oui, engagée sur la vie ! Politiquement, je trouve qu'il est important de s'impliquer, de ne pas laisser les choses se passer autour de nous sans rentrer un minimum dans le contexte et avoir vraiment son opinion. J'ai le côté vraiment engagé, citoyen, que je trouve important, mais le côté engagé d'humain aussi de prendre la vie à pleine dents, de ne rien faire à moitié, parce que c'est tellement puissant quand on vit au maximum, même s'il faut savoir faire attention à soi .En tous cas, prendre la vie à pleines dents, je me rends compte que ça fait du bien à partager. C'est pas une vision nombriliste de la vie, on est ensemble, partageons de l'énergie ensemble, unis on est capables de faire plein de choses. Cette motivation de vivre à travers les concerts, de partager avec vraiment tout le public, chanter, taper dans les mains, ça fait de la chaleur et de la force et c'est important pour tout le monde. Engagé toujours dans la vie essentiellement, la vie à vivre pleinement !


Est-ce que tu aurais un mot pour conclure ?


De ne pas oublier qu’on a plein de puissance à l'intérieur et que, comme j'ai pu le dire avant mais je le redis, ne surtout pas vivre les choses à moitié, oser, oser foncer, oser s'acharner, oser rêver, et puis il y a forcément des choses qui arrivent , même si elles n'arrivent pas tout de suite, quand on lâche pas l'affaire y'a forcément quelque chose qui arrive au bout : « tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! »


Qu'est-ce que tu te souhaiterais à toi-même ?


En toute évidence d'artiste musicien, que les chansons arrivent dans un maximum de cœurs et d'oreilles pour avoir le plaisir de partager mes petits messages plein de belles envies à un maximum de personnes... Et vu que je ne veux pas m'arrêter et que je suis un acharné, je me souhaite de pouvoir partager ça le plus possible pour que ça fasse du bien ! En toute envie de beau partage.


Andréïs et la Smala (C)

Twitter: @AndreisOfficiel

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Toutes les infos sur Facebook : Andréïs & la Smala

...et sur le site: tonandreis.wixsite.com/site




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