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[Plonger dans l’âme de...] Tom Tom. Le mot n’est pas mort: vive le #SlamPoésie!

Dernière mise à jour : 15 févr. 2022

Le slam est un art particulier du maniement des mots: en public, dans un bar, avec pour seule contrainte celle du temps: 3 minutes pas plus, pour qu’un maximum de poètes puisse s’exprimer. Personne ne monopolise la parole, tout le monde accueille tout le monde avec bienveillance. C’est ce qu’a découvert un jour Tom Tom et qui ne l’a jamais plus quitté depuis. Bienvenue dans l’art du verbe conçu comme un moyen de partage et d’épanouissement ouvert à toutes et à tous. Au commencement était la Poésie? Bonne lecture!


Bonjour Thomas ! Enchanté. Entre amoureux des mots et de la poésie et de la vie en général... Aimer la poésie, c’est aimer la vie, non?


Bonjour Philippe. Forcément ! Après, on écrit de la poésie pour la décrire autrement, en fait. Parfois, ça va être bien, parfois un peu moins bien... On essaie toujours de permettre que notre parole exprime notre regard.


D'où arrives-tu stp ? Où es-tu né ?


Je suis né à Caen, dans le Calvados, Basse-Normandie. Le 10 mai 1983. J'y ai vécu jusqu'à mes 24 ans. Et ensuite, je suis venu à Nantes.


Directement?


Oui.


Après avoir fait quel type d'études ?


Un bac pro commerce. J'ai travaillé dès l'age de 19 ans quand j'ai eu mon bac. Beaucoup en petites boutiques : des vêtements, des jouets... J'ai vendu plein de trucs différents, j'ai fait pas mal aussi d'hyper-marchés, de supermarchés dans la tenue de rayon, des choses comme ça.


Ca t'a apporté quoi ? Un rapport aux gens, au commerce, à la société?


Un rapport aux gens, surtout. Je suis assez timide à la base, comme beaucoup de personnes qui font de la scène, d'ailleurs. Je n'étais pas non plus très performant en cours, c'était pas mon truc. C'est aussi pour ça que je me suis retrouvé en bac pro, mais du coup, c'est aussi pour ça que j'avais choisi le commerce en me disant : “je vais avoir affaire aux gens et je vais un peu exorciser ma timidité”. J’ai aussi bossé en usine, j'ai bossé un peu partout, donc là-aussi, j'ai pu échanger avec les gens... Et réaliser la difficulté du monde du travail pour beaucoup d’entre eux.


La réalité de la société...


Oui. Et puis, tu sais, moi je n'ai vécu qu'avec ma mère, je suis fils d'ouvrier. Sans dire que je connais les difficultés des gens. J'ai également été bénévole au Secours Populaire Français (à l'antenne de Caen) durant 5 ans environ. Distribution de repas, organisation de projets pour récoler des fonds... Cela permet de relativiser.


On va aborder le coeur du sujet: qu'est ce qui t'a amené à la poésie?

Ce qui m'a amené à la poésie, c'était un mal-être peut-être, parce que c'est souvent exutoire l'écriture au départ, quand on commence. Et du coup c'est peut-être un mal être que j'avais... J'ai commencé à écrire à 14-15 ans et puis aussi, il y a ce qu'on appelle maintenant l'âge d'or du rap. Le genre est vraiment sorti dans les années 90, ça a vraiment commencé à être diffusé partout. Alors, comme beaucoup, je me suis dit, tiens, je vais faire un petit peu de rap quoi. C'est parti de là à la base.


Tu as commencé par la poésie ou par le rap ? Ou est-ce que c'est la même chose ?


C'est la même chose en fait. Le terme rap veut dire en anglais “rythm and poetry”, du rythme et de la poésie. Enfin, comme pas mal de gens, je considère que finalement n'importe quel écrit peut-être de la poésie. On en revient au slam... mais pour moi, oui, c'était déjà une forme poétique. Après, j'écrivais aussi à côté un petit peu, des nouvelles, des choses comme ça, parce que je suis un gros lecteur. On était plus sur de la nouvelle, sur du récit classique on va dire.


A 14-15 ans tu étais déjà sur des scènes slam ou tu écrivais pour toi, dans des cahiers?


J'écrivais pour moi. Pour des cahiers. Je n'avais jamais entendu parler de la discipline. J'ai entendu parler du slam de poésie quand je suis arrivé à Nantes


A Caen, ça n'existait pas ?


Non, je n'en avais jamais entendu parler...


Tu retournes un peu là-bas ? Il y a une scène maintenant ou pas ?

Il y a une scène slam, je crois, tous les trimestres dans un bar qui s'appelle “La Rotonde”, mais je n'y suis pas encore allé. Après, la place forte du slam en Normandie, ça va être à Granville. Il y a un gros festival national, et puis on a déjà fait plusieurs trucs. La scène bouge vraiment là-bas, ils ont un très bon niveau. Ils ont souvent des très bons résultats en tournoi. Donc, c'est Granville du coup (NDLR: et le contact, c’est Slam'Va Bien). Caen, j'y retourne à peu près une fois tous les 4-5 mois pour voir la famille et les quelques amis qui sont restés là-bas.


C'est donc en arrivant à Nantes que tu as découvert le slam. Tu as plongé dedans tout de suite ?


Oui, parce que... J'étais président d'une asso d’écriture (O'librius) dans le collectif Pol'N (Quartier des Olivettes) quasiment quand je venais d'arriver à Nantes. Un jour, on a fait venir des intervenants slam, qui ont donné un atelier, et il y avait une petite scène publique à la fin dans l'enceinte du collectif qui a une petite salle de diffusion. Et on m'a dit : “tout le monde peut participer, même vous, si vous voulez faire l'atelier et ensuite dire vos textes, c'est avec plaisir”. J'ai joué le jeu et ça m'a beaucoup plu! On m'a dit qu'il y avait aussi des soirées organisées où tout le monde pouvait s'exprimer. J'ai trouvé le concept génial, parce que souvent, quand on écrit, on se sent un peu seul, on se dit je suis peut-être un peu marginal à écrire, alors qu'en fait beaucoup de gens écrivent. Donc des scènes où chacun pouvait venir s'exprimer, bah j'ai trouvé ça génial et j'ai plongé dedans tout de suite... Durant cette période, c'était l'association Slam Poetry Nantes qui animait des scènes et nous accompagnait sur des tournois, des ateliers...C'est en partie grâce à elle que j'ai pu m'épanouir dans le slam de Poésie.


Tu as commencé avec des textes que tu écrivais exprès ou qui existaient déjà ?


Ce sont des textes qui existaient déjà. Dans un premier temps, des textes j'en avais à foison! J'ai pris ceux que j'avais écrit la dernière année on va dire. Je les ai dits une première fois, tout tremblant avec mes feuilles, c'était vraiment ma première expérience de scène en fait. Après j'ai beaucoup travaillé pour apprendre mes textes par cœur, pour faire une mini mise en scène dessus et tout.


Ce travail t'a donné un autre rapport aux mots ou pas ?

Scène Slam au Live Bar - Nantes. Photo: Vincent Juste Vincent

Oui. Parce qu'une écriture pour une scène slam, il y a le public en fait. Tous mes premiers textes pendant des années, j'écrivais seul, je ne pensais pas à les échanger ou à les partager. Quand on va dans une scène slam, il y a un public en face. Il faut rester sincère, mais aussi peut-être de jouer avec eux, avec des silences, pour moi il y a la notion théâtrale qui entre en compte ou au moins de mise en relation avec le public. Ca s'acquiert petit à petit. Au début, tu fais tes textes, on te dit: “c'est bien d'être monté, ton texte est plutôt sympa...” C'est très encourageant. Après, ça me plaisait tellement et j'avais enfin découvert un lieu où je pouvais dire mes textes... J'ai travaillé et je me suis cherché une nouvelle identité.


Ok, juste d'une manière concrète... par rapport à toi, tu avais quitté le monde du commerce, tu es arrivé à Nantes et tu faisais quoi à côté ? Tu vivais de quoi, si ça n'est pas indiscret ?


Quand je suis arrivé à Nantes, je me suis donc rapproché du tissu associatif tout de suite. J'étais président d'une asso, ça c'est bénévole, bien sûr. A côté, j'avais fait une demande pour bosser dans les médiathèques nantaises, sans concours, j'ai été accepté. On peut travailler un an dans la fonction publique sans concours, donc j'ai fait un an comme ça et ensuite, j'ai réussi à faire 15 mois à la médiathèque de Saint-Sébastien-sur-Loire. Donc, en fait pendant 2 ans et demi, j'ai travaillé en médiathèque. Et ça a coïncidé un peu avec l'ouverture des Lapins juste après.


Tu étais dans ton univers à fond, c'est bien...

Oui, j'y étais allé au culot tu vois. J'allais quand même pas mal en médiathèque, comme je te dis je suis gros lecteur... Grâce à la vente, de toutes façons. Ca change tout ! Tu n'as plus peur du tout du face à face, j'y suis allé au culot, on m'a dit écrivez à la mairie, j'ai écrit un peu partout et j'ai eu la chance de travailler en médiathèque. C'est très sympa.


Ca t'a nourri pour ton écriture ?


Oui un petit peu. Par contre, je lis énormément, mais pas de vieux auteurs, ce que je lis essentiellement, c'est de la bande dessinée: je suis un gros fan de BD et de l'héroïc fantasy, pour être très précis. Après, c'est sûr que tout ce qu'on lit va nous nourrir, tout ce qu'on peut voir. Mais c'est vrai que pour la formulation ou quoi ça ne m'a pas vraiment servi.


Etre en médiathèque ça t'as permis de continuer ce rapport aux gens ?


Oui. Pour moi il a toujours été très important. Quand j'ai découvert le commerce à la base, mais surtout à la relation avec les gens, il a été évident pour moi que c'est quelque chose qu'il me fallait dans tous les corps de métier. Même dans mon futur c'était essentiel.


Ta poésie aujourd'hui, tu la conçois dans un rapport à l'autre ?


D'abord à moi, en fait. Pourquoi ? Il faut toujours écrire avec ses sentiments, il ne faut pas penser à l'autre quand on écrit, il faut vraiment penser, écrire comme on le ressent et justement faire cela ça permet de beaucoup mieux retranscrire auprès du public. Pourquoi je dis ça ? Le public voit bien si c'est faux ou non en fait. Il y a quelques années, j'ai essayé des textes en me disant, tiens je sais que ça va plaire au public, ça aussi, ça aussi... Je n'ai jamais eu autant de mauvais retours sur mes textes! Ca a été hyper formateur... En fait, il faut toujours écrire avec son cœur, les gens le ressentent tout de suite et ça marche beaucoup mieux. Rester sincère... Fais-toi plaisir, tu feras plaisir. C'est ce que je répète très très souvent en atelier. Et finalement, c'est vrai.


Et de fil en aiguille, tu as créé les Lapins à Plumes..


Oui, avec ma compagne, Mathilde Landais.


Tu peux présenter l’asso?

Les Lapins à Plumes... Ce sont des ateliers de slam-poésie publics ou alors dans les structures, d'écriture et d'interprétation de textes. Tout public, de 8 ans jusqu'en EPAHD : primaire collège lycée, fac, entreprise, ESAT, hôpitaux psy, un peu partout... On anime deux scènes par mois sur Nantes, au Live Bar et au Café Rouge mécanique. On organise avec l'association d'Encre et de Lumières un festival de poésie qui s'appelle le Slamenco, comme tu sais. Nous, c'est la 6ème année qu'on l'organise. Après, plein de choses ponctuelles... Que ce soit des animations de scène pour X ou Y raisons, crieur public, on fait beaucoup de choses avec d'autres associations, d'autres projets, on a fait des projets d'histoire et de poésie sur un an, on a fait un carnaval à Malakoff, on était situés à Malakoff encore au mois de juillet l'année dernière. On y est restés 3 ans, donc on a fait énormément de choses sur place... Ca peut prendre vraiment plein de formes. On fait aussi des croisements artistiques avec de la musique, avec du graff, de la danse... Tout dépend des événements et de ce qu'on peut proposer et de ce qu'on nous propose aussi bien sûr.


Quel est ton plus grand plaisir en tant que travailleur avec les mots ?

Tom Tom. Photo: Flo Slam (C)

J'étais tellement heureux les premières fois où j'allais aux scènes slam en me disant mais c'est dingue qu'on propose un endroit où chacun peut s'exprimer de la manière qu'il souhaite sur le thème qu'il souhaite... et que ce soit toujours bienveillant, qu'on soit toujours encouragé. En fait à la base les Lapins ça a été créé pour ça. Deux scènes arrêtaient parce que leurs intervenants arrêtaient, ça faisait des années qu'ils faisaient ça, du coup on s'est dit, il faut encore des endroits pour ça, ça n'est pas possible ! On voulait vraiment offrir ce truc, cet espace d'expression. Moi, vraiment, s'il y a un truc qui me plaît dans le slam, c'est ça. Chacun peut s'exprimer, s'attribuer la langue française aussi. Tout le monde peut écrire et dire son texte. Après, il y a toutes ces valeurs de confiances en soi, de bienveillance à développer avec les gens qui viennent sur la scène où dans les ateliers. Il y a tout un travail encore plus de fond que juste des gens qui disent du texte. C'est vraiment pour tout ça. Et puis aussi, c'est l'occasion pour des amateurs, des gens qui du jour au lendemain, comme moi ça m'est arrivé, tu peux te retrouver dans les grands tournois de slam à faire des textes sur des salles de spectacle de 200 personnes, si on se met dedans c'est top.

Des visages du slam poésie à Nantes

Tu le ressens notamment dans les activités en entreprise ou en EPAHD...


En entreprise, c'est vraiment sur l'oralité et le contact avec les gens. Souvent, il n'y a pas d'écriture, mais c'est le seul endroit où ça se passe comme ça. Sinon, on a toujours des restitutions en fin d'atelier, la plupart du temps en public, tout dépend du nombre de séances. Pour les EPAHD, il y a un festival de tous les EPAHD du coin et j'emmène tous les ans depuis 3 ans des mamies faire leurs textes devant 300 personnes...


Excellent !


Je le fais aussi avec des primaires, tout le monde. Le but, vraiment, c'est qu'il y ait une restitution publique et quand ce sont des écoles et qu'il y a des interclasses, parce que des fois on fait 4-5 classes dans une écoles, on fait des tournois dans chaque classe, après on fait un interclasse, soit dans une grande salle, soit dans des gymnases toute l'école est là, ça se passe toujours comme ça. C'est plutôt sympa, on a un beau métier.


Peux-tu nous en dire un peu plus sur le programme du prochain Slamenco samedi 23 Février prochain?

Alors, le Slamenco est un festival qui se passe au TNT, le Terrain Neutre Théâtre quasi toute la journée à part le matin. Le matin, de 10h à midi, atelier de slam de poésie gratuit écriture interprétation de texte à l'association « La Malle à Case », rue de Hongrie à Nantes – Malakoff. C'est gratuit ouvert à tout le monde, mais il faut s’inscrire et on va limiter à 20 personnes. Généralement il marche bien cet atelier. De 14h30 à 16h il y a une scène ouverte, gratuite, autant pour le public que pour les participants, ça sera au TNT, Terrain neutre Théâtre, tout le monde pourra venir s'exprimer, sur le thème qu'il souhaite de la manière qu'il souhaite, c'est l'occasion pour les gens de dire leur texte sur une vraie scène de théâtre, de spectacle, pendant 1h30. De 17h à 18h, il y a un spectacle, là en l'occurrence cette année, le spectacle change tous les ans, on offre l'occasion à des gens de présenter un spectacle, bien sûr toujours autour des mots. Cette année, on va faire un slam danse, je parlais des danseurs tout à l'heure, en fait je travaille avec le collectif 3 heures du soir, on a fait un projet il n'y a pas longtemps, ça a été de faire des vidéos dans le cadre de “Nantes la Nuit” de slameuses et de slameurs qui ont été projetées dans le tram sur le thème de la nuit, ils ont fait des textes et moi aussi d'ailleurs qui ont été projetés dans les trams la nuit pendant tout le mois de décembre et du coup on va ce projet va être fait au TNT. Les vidéos seront projetées, je les laisse totalement libres sur la mise en scène, et des danseurs vont improviser sur les textes qui seront projetés. Ca va être bien sympa. Et puis, de 20h à minuit, le tournoi slam, puisque le terme slam veut dire tournoi, ça sera avec les villes de Nantes, Tours, Toulouse et Rennes, on varie les équipes chaque année, du coup il y a eu des sélections dans chaque ville, les sélections se font dans les lieux habituels de slam poésie, tout le monde peut se qualifier. Les 3 premiers de chaque ville sur le tournoi à représenter leur vile au tournoi du Slamenco de 20h à minuit. 4 heures de slam avec des pauses. Par contre, c'est ferme, on arrête à minuit, on est rodés. Du coup, le spectacle est à 4€, le tournoi est à 10€... Et si on assiste aux deux, spectacles et tournoi, c'est 12€.


Slamenco - Patricio, Mathilde, Tom Tom

Qui anime la soirée?


C'est Mathilde et moi pour les Lapins à Plumes et Patricio d'Encre et de lumière. La scène ouverte, c'est Nico et C.Patou - des Lapins et des Plumes - et l'atelier, c'est moi.


C'est une belle journée autour des mots.

Oui, et puis on est contents parce qu'à chaque fois on a du monde !. Ca devient un rendez-vous.. Vu qu'on se connaît un peu, on se connaît même bien, dans quasiment toute la France tous les gens qui organisent des scènes, puis qu'on est montés en Fédération, la Ligue Slam de France, d'ores et déjà je reçois plein de messages, comment on peut passer, venir... il y en a qui se déplacent de très loin juste pour venir visiter, ça fait plaisir et on a toujours du public.


Est-ce que ça déclenche des envies d'écrire ou de slammer chez les gens de prendre la parole ?


Oui. Le tournoi, c'est sur sélection, on arrive sur des gens qui sont confirmés : ils connaissent leur texte par cœur, ils ont du niveau. Donc généralement les gens vont faire waow c'est cool, mais ça peut faire un peu peur. C'est plutôt les scènes locales en fait, les scènes qu'on peut faire où il y a vraiment tous les niveaux ça va de la personne toute tremblante avec sa feuille la première fois aux personnes confirmées, je dirais ça donne plus envie d'écrire sur les scènes locales. Mais, après, les gros tournois, ça montre aussi que parce que la plupart des gens c'est des amateurs on est très très peu à vivre du slam de poésie, c'est pour montrer aux gens si je travaille un peu mes textes, je pourrais peut-être l'année prochaine ou dans deux ans faire ce tournoi... C'est vrai que ça encourage aussi, mais à un autre niveau. A persévérer un peu dans la discipline...


Quel est ton objectif à terme à toi ?

Tom Tom. Photo: Vincent juste Vincent

Là, tu me poses un colle, je suis en pleine réflexion. J'ai la chance déjà de pas mal bourlinguer que ce soit sur les tournois, un peu partout en France, à l'étranger... J'ai été invité j'ai fait des tournées aussi pour moi même tu vois c'est top. Et là je suis un peu en réflexion de sortir un peu du format slam parce que le slam c'est 3 minutes sur scène... Je réfléchis peut-être à un one man show, sachant que je travaille aussi avec un groupe, Dialem, sur un autre projet, en spoken words. C'était une commande de la ville de Paris sur l'égalité hommes-femmes, on vient d'avoir nos premières dates, je suis aussi là-dedans. Sinon tout seul je vais peut-être plus aller vers le One-man, je ne sais pas trop, je cherche un peu...


Tu prends des cours de théâtre à côté ?


Je ne prends pas de cours, mais je demande beaucoup de conseils à des théâtreux parce que maintenant on a un sacré réseau et tant mieux dont des gens qui sont professionnels... et je leur demande beaucoup de conseils. La mise en scène sur 3 mn, ça va, mais sur beaucoup plus ça ne s'improvise pas non plus...


Quelle est ta vision de la place du mot dans la société aujourd'hui ?


On se rend compte qu'en fait un mot sorti du contexte peut être transformé, modifié, interprété, différemment donc le mot peut-être aussi bien une bénédiction que maintenant quelque chose où il faut faire attention. Donc c'est à double tranchant. Après, nous, sur nos scènes on n'a pas le droit de dire des choses qui vont sous le coup de la loi, des choses racistes, discriminantes... Sur nos scènes, le mot est encore assez libre, maintenant, ce dont je me rends compte, on le voit bien sur les réseaux sociaux tu peux mettre deux mots, s'il y a une photo en dessous, ça peut être mal interprété. Je dirais que maintenant le mot est à double tranchant et on n'a pas la liberté qu'il pouvait y avoir dans les 90's. Ou même début 2.000. Quand on entend des humoristes ou des rappeurs qui se font attaquer parce qu'ils ont dit telle chose alors que ça joue un personnage, je trouve ça compliqué... Après, le mot à encore des choses à dire !


Merci à Vincent Juste Vincent et à Flo Slam pour les photos. Propos recueillis par #PG9




Dans le cadre de la Coupe de la Ligue Slam de France 2019, tous les portraits des slameuses et des slameurs sont regroupés ici: “Pourquoi Slamez-vous?


[ADDENDUM]



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