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[Plonger dans l'âme de...] MARION COUSINEAU. Présente

Photo du rédacteur: Culture EtcCulture Etc

Dernière mise à jour : 16 mai 2022

Elle aime bien les hasards parce qu'elle sait les provoquer et les spectateurs de nombreux grands festivals de chansons et de poésie francophones lui ont déjà réservé le meilleur accueil en lui accordant le Prix du Public... Marion Cousineau arpente seule avec sa basse les routes, les réseaux sociaux et les mails pour se frayer sa place sur scène, c'est en effet là qu'elle a trouvé son "X" - expression québécoise dont vous découvrirez la signification en lisant ce qui suit. On s'est rencontrés par hasard (bien sûr) et je suis tombé sous le triple charme de son écriture, de sa musique et de sa personne toutes en nuances sensibles. Bonne lecture


MARION COUSINEAU. Photo: Olivier Coiffard (C)

Bonjour Marion !


Bonjour Philippe !

Pour tout prendre tout à l'origine, tu es née en Bretagne ?


J'ai grandi entre la Bretagne et la région parisienne. Et puis j'ai gardé des attaches fortes en Bretagne, mon père vit là-bas, à Kermouster, un bled à côté de Lézardrieux (Côtes d'Armor)...

Et tu as donc fait des études de neuro-psy ?


J'ai commencé ma vie étudiante avec un Deug de Maths-Info à l'Université de Versailles et continué par une licence d'informatique à Upsala en Suède pendant un an en Erasmus. Après, je n'avais pas envie de continuer l'informatique, donc j'ai d'abord fait une année de psycho et j'ai trouvé un master de sciences cognitives, qui était ce qu'on appelait avant les magistères de l'ENS. J'ai fait une thèse chez eux en psycho-acoustique. C'est ça qui m'a amenée de l'autre côté de l'Atlantique, parce que j'ai trouvé un poste de postdoc là-bas. Le Québec est un espèce de concours de circonstances quand même!


Tu ne faisais pas de musique avant?

Illustration de STEPHANE LEMARDELE

J'ai fait du piano quand j'étais petite, mais avec un prof à chignon qui me tapait sur les doigts. Je n'ai donc pas eu beaucoup de plaisir et ça n'a pas duré. Après, j'ai joué un peu de saxophone ado et puis j'ai tout laissé tomber jusqu'à mon retour de Suède. J'avais 20 ans, j'ai vu un mec jouer de la basse et je me suis dit: c'est ce que je veux faire ! Après ça, je jouais de la basse toute seule dans ma chambre...


Tu n'as pas fait le Conservatoire ou d'études particulières dans la musique ?


Pas vraiment ! J'ai un petit complexe d'imposteure en tant que compositrice et musicienne, qui vient certainement de là.


Mais non... C'est justement ce qui fait ta force, tu sais bien. Avant la musique, ce sont les mots ? C'est les deux ensemble ou pas ?


C'est principalement les mots pour moi, oui. Il y a un truc avec eux. Après, dans la création, je collabore avec des gens. Sur l'album "Nuances", il y a quelques musiques que je n'ai pas écrites. Une a été faite par Jehan, deux par Deny de "Mes souliers sont rouges" et une autre par tout le groupe. C'est une des 4 chansons que j'ai écrites sur leur nouvel album et on s' était mis d'accord que celle-là je la mette sur mon album moi aussi.


Donc, d'abord c'est l'écriture. Elle vient d'il y a longtemps ?


Non! C'est quand je suis partie vivre au Québec, je raconte toujours l'histoire dans le spectacle. Je suis allée en Suède en 2004, j'avais 20 ans, après, j'ai passé 6 ans en France et le Québec c'est 2011. L'écriture de chansons, c'est à partir du Québec. Au moment où je suis partie vivre là-bas, une copine m'a dit : je te laisse partir à une seule condition, on s'écrit une lettre par semaine. On a tenu ce truc-là et je crois que c'est ça qui m'a appris à écrire. C'est à dire la régularité, le fait de s'assoir quelque part avec l'intention d'écrire. C'était pour des lettres à la base, mais du coup j'écrivais un peu d'autres trucs.

Jacques Rochon, Marion Cousineau (C)

A Montréal, j'ai mis les pieds dans une boite à chansons qui s'appelle "le Petit Bar". J'y ai passé toutes mes nuits pendant quelques années et c'est là que j'ai découvert plein de chansons à la fois françaises et québécoises. Et puis on a monté avec Jacques, le patron du bar qui est pianiste et chanteur, un spectacle d'Allain Leprest. Mes premiers pas sur scène, c'est un spectacle avec que des chansons de Leprest. Ca m'a donné envie et je me suis mise à écrire des chansons...


Et donc, tout s'est marié naturellement...


...au Québec ! J'ai commencé à écrire des textes et puis à essayer de mettre de la basse dessus et c'est comme ça que j'ai fait mes premières chansons. En 2016, j'ai fait une école, après 5 ans de post-doc à l'Université de Montréal. Au début, je m'étais dit j'arrête un an pour faire l'Ecole Nationale de la Chanson à Granby. Finalement, c'était génial et je ne suis jamais retournée à l'Université.


Ce qui est assez chouette dans ton parcours, c'est que rien n'est venu sous la contrainte. Tout est venu... comme ça, parce que ça te plaisait!


Effectivement. Par hasard un peu. J'aime bien les hasards...


Et c'est toujours ça?


Oui, aujourd'hui encore et même de plus en plus je dirais. Même si on est très occupés dans nos métiers, ce que je fais aujourd'hui me permet quand même d'être disponible aux choses qui se passent en face de moi. Là, je viens d'arriver à Nogent le Rotrou, au Chantier. C'est une compagnie de théâtre, ils ont un lieu hallucinant, je vais jouer dans un superbe chapiteau. Ils sont une bande de gens, j'en ai croisé 10 pour l'instant, ils ont tous l'air plus cools les uns que les autres... C'est chouette ! Ce métier-là, faire des petites chansons, permet de faire des rencontres, d'aller au fil de l'eau. J'aime beaucoup. C'était moins le cas quand j'étais chercheuse!

Ca fait partie des choses qui aujourd'hui te nourrissent toi, financièrement et intellectuellement, et qui nourrissent tes chansons.


Ca nourrit mon travail effectivement. Je dirais qu'il n'y a pas une grande distinction entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. On est beaucoup dans ce cas-là dans les métiers qu'on fait. Ce qui nourrit l'un nourrit l'autre et c'est effectivement super riche.


Tu as donc fait cette école pour apprendre les métiers du spectacle vivant à Granby...

C'est vraiment une école qui n'est que sur la chanson. On avait des cours d'écriture, de composition, de studio, d'interprétation, de production de spectacle, de gestion de carrière... Il y a vraiment toutes les choses liées au fait d'être autrice-compositrice-interprète. A côté de ça, un an ou deux avant que j'aille dans cette école, j'ai fait un stage de clown à Montréal. Ca a été une révélation pour moi. Je continue encore aujourd'hui à faire en parallèle des stages de clown, de conte... tout ce qui est un petit peu raconter des histoires. Je viens essayer de nourrir mon "geste", j'aime bien ce mot, avec plein de formes différentes.


Oui, parce que tu ne fais pas que chanter dans tes spectacles: tu dis...

Je dis des textes aussi et je raconte ma vie accessoirement... Ca permet de raconter l'histoire des chansons et des textes, de les ancrer dans un corps, le mien. Et, si ça vibre dans le mien, ça a plus de chance de vibrer dans celui des gens. Voilà encore une illustration du fait qu'il y a peu de différences entre vie professionnelle et vie personnelle. C'est très lié ! Je ne raconte pas mes histoires d'amour, mais ce qui m'est personnel, comme des sensations, des émotions... La matière avec laquelle j'écris. Donc, forcément, je les partage et c'est ce que je trouve beau dans le métier qu'on fait ! Nous, ça nous force à aller creuser un peu les choses et ensuite, une fois qu'on les a creusées et digérées, on peut les offrir aux gens pour les inviter à creuser à l'intérieur d'eux-mêmes après... C'est la base de ce que j'ai envie de faire.


Tout étant dans la nuance...


Effectivement !

Tu viens de sortir ton premier album que tu as financé en une semaine si j'ai bien vu !

Oui, j'ai fait un Ulule il y a un an. Ca s'est super bien passé. J'ai eu la chance d'avoir aussi un financement de Musicaction au Canada, qui finance la production d'albums. Du coup, je l'ai auto-produit, mais j'ai trouvé des sous à la fois via le socio-financement et les financements de l'état. Ca me permet d'être la productrice de cet album-là. Une maison de disques l'a pris en licence au Québec, "Productions de l'Onde", donc on gère la promo ensemble et c'est plutôt agréable d'avoir un coup de main ! Pour la France, c'est avec "Inouïe".

Parce qu'autrement, si j'ai bien vu la photo avec la brosse à dents dans la salle de bains, tu es toute seule...


Ces jours-ci, c'est juste de la folie ! J'ai lancé l'album au Québec il y a 15 jours, je suis partie en France il y a une semaine, j'ai fini une série de podcasts de lecture audio en même temps. Je suis arrivée ici, il fallait que j'envoie les 300 enveloppes des socio-financements, j'avais déjà des dates de tournée... Ma vie est un peu speed ces temps-ci...

Et ça te plaît !

Oui, ça me plaît. Pour être très honnête, je commence à être un peu fatiguée parce que c'est énormément de boulot : je suis ma propre tourneuse aussi! Je fais une 40aine de dates en France par an minimum, entre autres, donc c'est beaucoup de boulot de booker tout ça, et puis après d'aller faire tous ces spectacles-là!

...en voiture...


En voiture effectivement ! Je fais tous les métiers. Chauffeuse, je fais la technique, les chansons, la bookeuse...

Du coup, tu es encore plus heureuse quand tu es sur scène ?


Oui ! C'est la cerise sur le gâteau, c'est ce que tous les autres métiers ont permis. Ils ne me font triper, mais je suis consciente qu'il faut les faire si je veux pouvoir être sur scène. Et puis, ça s'équilibre quand même dans l'ensemble, parce que je sais que c'est ce qui va me permettre tout à l'heure, à 19h, d'entrer dans le chapiteau et de dire « Même pas peur ! » pour commencer le spectacle.


MARION COUSINEAU (C)

Qu'est-ce qui se passe en toi pendant cette heure, cette heure et demie de spectacle ?


J'ai la sensation d'être sur mon X. "Etre sur son X", c'est une expression québécoise, tu imagines qu'il y a une croix au sol et que tu es dessus. Ca veut dire être au bon endroit dans ta vie, dans tes trucs... C'est l'impression que j'ai quand je suis sur scène. Après, je reçois plein de choses sur scène. J'en donne beaucoup aussi, je crois, mais j'en reçois énormément et c'est ça qui motive tout ce que je fais. Pendant la pandémie, faire des spectacles sur mon canapé en live sur internet... je ne me sentais absolument pas capable de faire ça. Il faut que je sente le retour des gens en face, que je voie s'ils sont touchés ou amusés, s'ils rigolent, s'ils sont là, avec moi. C'est ça qui me nourrit sur scène. Un spectacle toute seule face à une caméra, je m'en sens complètement incapable.


Tu n'es pas sur ton X, comme tu disais...


Oui. Il me manquerait les gens.

Pendant tes spectacles, tu parles beaucoup à ton public ?

MARION COUSINEAU (C)

Oui. Il y a un peu 3 aspects. Il y a tout l'aspect chanson bien sûr, à la basse principalement, avec un looper et un petit peu au piano. Il y a tout l'aspect texte-slam-poésie et puis il y a les entre-chansons plus parlés, qui glissent sans qu'on s'en rende compte vers les slams... Il y a vraiment trois niveaux de langage.

C'est un équilibre qui te permet toi-même d'être en équilibre, justement?


Complètement. Je n'ai pas beaucoup de chansons drôles dans mon répertoire, alors que je suis quelqu'un d'assez drôle dans la vie, je crois. Donc, les gens, je les fais plus rire entre les chansons que pendant. Ca permet d'avoir un relief, une dynamique dans le spectacle qui est chouette parce que j'ai envie de faire pleurer les gens, je pense que ça fait partie de mon boulot. Mais je n'ai pas envie de les faire pleurer tout le temps non plus, j'ai envie de les faire rigoler aussi. Le fait d'avoir ces 3 piliers là me permet d'explorer toute la palette...


Tu as envie de les faire réfléchir aussi ?


Complètement. De les faire réfléchir et de leur donner envie de se donner de l'attention à eux-mêmes. A eux et aux autres. En fait, ce dont j'ai envie, c'est de les inviter à de la présence. Ce que je cherche tout le temps dans ce que je fais et dans la vie, c'est de développer une capacité de présence et j'espère qu'en développant la mienne j'invite les autres à développer la leur. Faire attention à tout, à sa tête, à son corps, aux gens autour de nous... Etre présent plutôt que de courir tout le temps ou de s'évader. C'est un peu ce qui est à la mode : soit tu cours, soit tu t'évades en regardant une série par exemple... c'est bien aussi, mais la présence aux choses me paraît très importante et je pense qu'on en a tous besoin.

Tu penses qu'on a tendance à disparaître ?

MARION COUSINEAU. Photo: ChanTal Bou-Hanna (C)

On disparaît derrière des obligations, derrière des... Je sais pas comment dire, mais je trouve que dans la société en général, on est assez peu présents à soi-même et aux autres. Parce qu'on est dans une société qui nous encourage à aller à 10.000 à l'heure, et à justement pas prendre le temps de cette présence-là et c'est ce que j'essaie de faire avec mes spectacles, oui.


Pendant tes spectacles tu es avec une basse électrique ?


Oui (NDLR: mais pas que)

Tu as fait de la contrebasse un petit peu, tu as dit ?


Oui, un tout petit peu. Avant de partir au Québec, mais je n'ai pas persévéré plus que ça. J'en ai joué un tout petit peu, ça m'a donné envie. J'y retournerai un jour, mais je ne sais pas quand... Là, ça serait compliqué à trimballer. Après, on verra, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve! Dans les Chant'Appart en Vendée, j'ai fait un co-plateau avec Mathieu Barbances, un contrebassiste. Du coup à la fin du spectacle, on a fait un morceau ensemble et c'est moi qui jouais sur sa contrebasse. C'était très cool ! Voilà, ça reviendra un jour, mais pour l'instant effectivement, c'est un peu compliqué...


De toutes façons, par principe, tu ne comptes rien t'interdire ?


Oui. Je ne suis pas quelqu'un qui fait beaucoup de plans dans la vie. Je vis un peu au jour le jour en essayant d'être à l'écoute de ce qui se passe, des envies... Ca revient un peu à la notion de présence. Je n'ai pas d'objectifs à 2 ans, à 5 ans... Je n'ai jamais fonctionné comme ça. J'ai seulement l'objectif de faire de mon mieux tous les jours.


Mais tu as quand même trouvé ton X, le sens de ta vie: être sur scène pour raconter, chanter, faire rire, faire pleurer...

Le sens de ma vie... jusqu'à nouvel ordre. Je n'ai aucune idée de où je serai dans 10 ans! Mais c'est sûr que tant que j'ai du plaisir à être sur scène et à communiquer avec les gens, je vais faire ça. Il faut que j'ai la possibilité de le faire aussi. Parce que ce n'est pas toujours possible. Mais tant que j'ai l'envie et qu'il y a de l'envie de l'autre côté et de la possibilité de faire ça, c'est clair que je vais le faire !


Est-ce que la recherche t'a servi dans ton parcours?


Oui, parce que la recherche, ou la science en général, c'est quand même quelque chose que j'aime beaucoup aussi. Je faisais des puzzles de logique quand j'étais petite, j'adore les maths, je viens d'une famille de profs de maths. Toutes ces choses-là m'habitent encore. Un prof à l'école nous avait dit un jour: "l'art et la science sont toutes les deux la même chose, ils essaient de décrire le monde". Certes avec des techniques différentes, mais je crois à ça. Donc tout le travail que j'ai fait en recherche fait partie de qui je suis aujourd'hui et m'a nourrie. Techniquement, faire un fichier excel pour faire un budget pour une demande de subvention', ça m'emmerde bien sûr, mais çe ne me fait pas peur. Ca me permet aussi d'être "auto-toute", comme on dit au Québec, de tout faire toute seule. J'ai une capacité à rédiger des demandes ou à faire des trucs que j'ai apprise pendant mes années à l'université.


Si tu devais aujourd'hui choisir un sujet de recherche et te plonger dedans, quel serait-il ?


Alors là !!! C'est marrant parce que quand tu dis « recherche », vu que je viens des sciences dures, j'imagine un peu les sciences dures, mais il y a de la recherche qui se fait dans les domaines artistiques, donc je pense que j'irais vers quelque chose qui serait autour définitivement de l'écriture et de la scène.


D'accord. Ecoute, bravo !


Merci.


Tu voudrais rajouter quelque chose?


Au sujet de l'album, je veux vraiment mentionner Yves Desrosiers, le réalisateur. C'est un mec absolument extraordinaire, il est derrière les premiers albums de Lhasa, par exemple. Une des choses que j'aime le plus chez lui, au delà du fait que c'est un arrangeur de génie, c'est que, en gros, pour lui, réparer une bicyclette est aussi important que de bien faire une chanson. Je trouve qu'il a l'importance de la bonne place, c'est à dire que, bien sûr, c'est important de faire une bonne chanson, mais il y a d'autres choses dans la vie. Du coup, travailler avec lui, j'ai trouvé ça très chouette parce que ça veut dire qu'on a une exigence pour ce qu'on fait quelque soit ce qu'on fait. C'est quelque chose qui me va bien!

C'est la présence, en général...


Oui, encore une fois, on en revient au même.


Et il y a aussi l'illustrateur de l'album....

Illustrations de STEPHANE LEMARDELE

Stéphane Lemardelé est un BDiste qui est dans les cantons de l'est à l'est de Montréal. Et avec qui on a eu cette idée un peu saugrenue de réaliser une illustration pour chaque chanson de l'album et j'aime beaucoup le travail auquel on est arrivés, qui est du dessin au trait avec des tâches d'encre. Ca me plaît beaucoup.

Tu te vois plutôt vivre en France, à Montréal, en Bretagne, dans le monde, peu importe ?


Je suis bien à Montréal. Mais j'ai un peu le meilleur des deux mondes en ce moment parce que je viens assez régulièrement jouer en France. Mais je n'ai pas envie de revenir y vivre. Mon cocon est là-bas quoi, définitivement. Enfin, définitivement pour l'instant !

Bravo aussi pour le parcours impressionnant de tous les festivals, de tous les prix (toutes les informations sur le site...). Bonne(s) route(s) et à bientôt !


Merci !


Propos recueillis par #PG9



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