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[Dans la maison de...] Audrey Lopes

Audrey Lopes est une jeune artiste nantaise de 26 ans, très prometteuse, entourée de musiciens expérimentés... Préparez-vous à la voir débarquer avec son incroyable énergie et sa douceur sensible sur les scènes de France et du monde entier dans les années qui viennent! Rencontre...



Bonjour Audrey! Vous avez été extraordinaires au Festival des “Scènes Vagabondes” Samedi 20 mai dernier... Vous avez complètement embarqué le public avec vous, c’était très très fort, bravo. Vu que tu es au Festival SPOT ce week end, je me suis dit que c’était l’occasion de mieux te connaître…


Merci! Alors, attention à Spot ce week-end, c’est « Afrodite ». C’est bien moi qui chante, mais c’est avec une DJ, Mac L'arnaque, c’est un tout autre projet. « Spot » m’a proposé de monter quelque chose exprès pour le Festival. Donc ça ne sera pas Audrey Lopes music, avec mon Band, mais « Afrodite ». Ce sont aussi mes compositions mais sous une autre formule. C’est un projet plutôt électro, à couleur soul. On joue à 20h30 Dimanche 4 sur le Miroir d’eau. Y’a des projets toute la journée et nous c’est 20h30. On sera DJ, Clavier, voix.


Toi tu seras au clavier ?


Exactement.


Mais alors tu vas pas être libre de tes mouvements. Puisque ce que tu aimes, c’est être libre ?


Je ne fais pas de clavier sur 2 titres, ce sera mon espace de liberté. Sur ce projet, on est deux, je suis moins dans la danse, puisque j’utilise mes deux mains derrière mon clavier, donc je peux un peu moins bouger… mais, l’idée c’est que ce soit le public qui danse surtout. Faire danser les gens !


Ca va durer combien des temps ?


35 à 40mn. « Afrodite ». Comme la déesse de l’amour ! Afro, comme l’afro, Mac elle est black et du coup afro. La déesse de l’amour et de la fête : « Afrodite ».


Pour revenir aux Crapaudines, comment tu t’es sentie toi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu as réussi à établir une vraie complicité avec le public, est-ce que tu l’as senti ?


Je ne sais pas trop parce que moi je suis toujours moi-même ! Quand je suis sur scène, c’est là où je me sens le plus proche des gens. Même dans mon relationnel à l’autre, c’est sur scène que je me sens le plus proche des gens généralement. Par rapport à ma vie privée, ma vie de tous les jours où finalement, je suis peut-être une timide au quotidien, quand je suis sur scène, c’est comme si tout était possible et j’ai envie de dire « bienvenue chez moi »


Donc, ta maison elle est sur scène?

Oui, c’est sur scène. Mais en fait, ma maison, c’est surtout mon imaginaire. Je suis quelqu’un de très aérienne. Tout ce qui est concret, le quotidien, c’est assez compliqué pour moi. Très aérienne, très rêveuse, en fait dans mon imaginaire… Et comme sur scène, c’est là où je peux le concrétiser cet imaginaire, c’est comme si c’était une bulle qui devient chez moi. Mon chez moi, c’est sur scène, parce que j’y pose mon imaginaire. C’est peut-être un peu abstrait ce que je raconte. Je prends tellement de plaisir à danser, à chanter, sur scène, donc comme toute personne, quand on fait ce qu’on aime, naturellement, ça se communique en fait. C’est comme une invitation aussi. A prendre ce plaisir là aussi.


Et tu le ressens ? Samedi dernier aux Crapaudines est-ce qu’il s’est passé quelque chose de particulier ?

Chaque concert est particulier. Là, la particularité du moment, c’est que on sortait de 3 jours de résidence avec mes musiciens. On avait beaucoup discuté entre nous, donc y’avait une énergie particulière entre nous sur scène, parce que, on a remis beaucoup de choses en question. On a fait une réunion de 3 heures et demi, rien que pour échanger nos points de vue ! Quand on est montés sur scène, au-delà de la musique, c’est comme si le groupe était remotivé, qu’il y’avait quelque chose de différent. En ce moment, je suis dans une prise de conscience de canaliser mon énergie, j’ai eu l’impression qu’on avait franchi un cap. J’étais plus posée, et du coup un peu moins dispersée. Plus à l’écoute des gens et du groupe. Plus dans une sérénité, comme une nouvelle page, un nouveau commencement. Mais en même temps, j’ai l’impression que c’est ça à chaque concert, donc… Il se passe toujours quelque chose de nouveau. Parce que je travaille tous les jours, énormément, donc je pense qu’à chaque concert, y’a une petite étape qui se passe.


Tu penses que tu gagnes en clarté en ce moment ?


En précision, oui. Comme je fais beaucoup de choses, entre la danse, la composition, la gestion de mon équipe, tout, le management… Même si j’ai mon manager depuis quelques semaines… Je suis un peu sur tous les plans partout depuis quelques années et depuis quelques temps, c’est comme si chaque chose commençait à se préciser. Et c’est hyper, sérénnisant, c’est très réconfortant. Chaque chose commence à être de plus en plus pointue et finalement c’est le début à chaque fois.


Est-ce que tu travailles avec un metteur en scène, un metteur en espace ?


Là, justement, je suis en train de rechercher. Je travaille avec Ghel Nikaido sur ma danse. Avec Myriam Hauray aussi en prenant des cours. Je prends des cours de danse tous les jours. On est accompagnés par la Maison des Arts. Et l’idée, c’est que je sois en résidence mise en scène en janvier. Pour l’instant, je suis en recherche d’un metteur en scène en fait. Je prends des contacts, je rencontre des gens pour trouver la bonne personne, pour travailler sur une semaine sur la liaison entre les morceaux, pour l’instant je pense qu’il y a une petite barrière encore entre moi et les musiciens, du fait que je danse du coup j’aimerais bien pouvoir travailler sur une harmonisation de l’espace entre moi qui bouge et les musiciens qui sont plus statiques. Trouver des choses plus construites.

Tu ressens le manque de ça ?


On en parle tous. Avant, j’étais dans l’extrême totale, je bougeais pendant une heure et demie, j’étais sur des ressorts, je dansais tout le temps, je bougeais tout le temps, du coup ça créait un énorme décalage et puis c’était indigeste je pense. Et du coup, les musiciens, ils ont l’habitude de faire de la scène depuis des années, ils ont un positionnement qui est peu plus « standard ». Des musiciens excellents sur scène. Du coup, l’idée, c’est que moi je me pose, que je m’enracine un petit peu plus, que je communique un peu plus avec eux et un peu plus avec le public. Que je sois moins dans ma bulle et mon imaginaire.


Tu connais Flora Théfaine de la Cie Kossiwa ? Son grand truc c’est de retrouver l’ancrage avec la terre… et de savoir communiquer, que ton corps communique cet ancrage-là avec fluidité…


Ca me parle beaucoup. L’ancrage, les pieds. Là, je fais beaucoup de méditation. Et de travail de visualisation, comme si j’avais des racines qui sortaient des pieds, je marche beaucoup pieds nus, je me masse les pieds. Parce que j’ai des problèmes de pieds. C’est marrant, le corps reflète la personnalité souvent. Les pieds c’est très symbolique. Je prendrai contact avec elle, n’hésite pas à m’envoyer son contact.


Qui crée ? Qui écrit ?


A la base, je compose piano-voix, clavier-voix, et après on travaille sur les arrangements avec les musiciens.


Les textes, donc, c’est toi qui les écris ?


Oui.


Et tu t’inspires de quoi ?


Je m’inspire beaucoup de la nature. De ce que je peux vivre dans mes relations, d’une réflexion sur le monde, de plein de choses, toujours en résonnance forcément avec mon coeur, avec ce que je ressens, mes émotions… Besoin de m’exprimer, d’extérioriser tout ce qui me traverse, des choses plus graves de la vie de famille, ou l’actualité politique, ou juste un ressenti sensible quand je vais marcher, je sais pas. Enfin voilà, plein de choses en fait ! Après, dans mon spectacle actuel, c’est vraiment la volonté d’unir les gens, la volonté c’est « One », qu’on fasse « un ». Dire qu’on est tous ensemble, qu’on a tous une histoire commune sur cette planète… Du coup y’a aussi un morceau qui s’appelle « Planet ». J’atterris sur une planète vierge de l’exposition humaine. Y’a quelque chose d’assez naïf en fait dans mon imaginaire…


C’est marrant, je viens de poster « One » sur les réseaux sociaux.


Le thème de « One », c’est la renaissance et la liberté.


Si ton spectacle devait raconter une histoire qu’est-ce que ça serait ?


Y’a beaucoup de choses en fait. En quelques mots, ma volonté, c’est que les gens viennent au concert, qu’ils en ressortent avec le sourire et qu’ils se sentent légers. J’ai envie de partager cette liberté là et cet amour que j’ai de la scène. C’est un amour inconditionnel. J’ai envie d’apporter une petite lumière, que ça puisse se véhiculer, se partager au-delà du concert.


Tu l’as gagné Samedi… Bravo ! Tu en as parlé avec les gens ?


J’ai eu quelques retours… Y’a un professionnel qui est venu nous voir, qui m’a dit qu’il avait vraiment beaucoup aimé. Ce qui est marrant c’est qu’il y a toujours un contraste entre le retour du public, qui est hyper positif, et après nous, dans le cœur du projet, où nous on est la tête dans le guidon, on est à fond dans les arrangements, dans le travail et du coup, y’a encore une insatisfaction de ce qu’on n’a pas pu faire, de ce qu’on pourrait faire encore ! C’est pas encore fini quoi…


C’est bien, vous voulez vous améliorer toujours ! D’ailleurs vous étiez en résidence hier.


Hier, j’étais en résidence avec « Afrodite ». J’y suis demain aussi au T3*. Avec le groupe, on joue à Atlantis Vendredi, pour l’Espace Culturel Leclerc où les CDs sont à vendre. On fait un show case de 45mn / 1h à 17h30 sous la bulle de verre.


L’histoire que tu aimerais raconter c’est celle de « One » : unir le monde ?

Exactement, nous unir autour de choses simples qui sont l’amour, le partage. J’ai envie d’apporter un éveil, une lumière, une étincelle dans le quotidien des gens. En toute simplicité, en toute humilité… C’est dur de parler de ça avec des mots. C’est plus un état d’être dans lequel je veux être, par un travail que je fais au quotidien sur la spiritualité, la danse, la musique, du coup, j’ai du mal à parler avec des mots de tout ça. C’est le travail que je veux faire avec un metteur en scène, trouver comment pouvoir traduire par des mots au-delà des textes, parce que les textes y’a des choses très fantastiques, que ce soit avec « Planet » y’a des créatures qui me courent après, mais j’explique que ces créatures-là on peut les dégager. C’est que des images, un peu comme dans les contes fantastiques ou dans la mythologie aussi. J’ai du mal à expliquer.


C’est toi qui écris et vous composez ensemble ?


Je prépare en amont chez moi des claviers-voix, mes compos avec mes textes, harmonie, structure des morceaux, mélodie et texte, après j’envoie ça à mes musiciens, on fait des pré-productions, donc on travaille sur chaque partie d’instrument, avec les idées de direction artistique que je leur donne et puis du coup avec les idées des musiciens et mes idées plus ou moins définies, on fait les pré-productions, après on répète tous ensemble, et puis on les joue.


Et les pré-prod vous les imaginez chacun de votre côté ?


Moi je pré-produis toute seule, après je fais beaucoup avec mon batteur, on va toujours avec mon batteur au T3*, le bassiste vient, on enregistre avec lui, après le guitariste vient, le claviériste vient, on enregistre avec chacun, et puis après du coup, on synthétise tout ça et on joue tous ensemble en live.


Et vous faites ça où ?


Au « Terminus 3 » à Saint-Herblain. On est accompagnés par Jérôme Binet de la Maison des Arts, c’est un centre culturel où il se passe plein de choses. Il y a les locaux de répétition, le « Terminus 3 », mais il y a aussi développement de Numérique, d’arts plastiques, de danse… Plein plein de choses.


T’es là-bas depuis longtemps ?


« Terminus 3 » ça fait quelques années que je répète là-bas. Je louais les locaux de répétition. Mais maintenant, Jérôme Binet a pris connaissance du projet, et c’est possible qu’on devienne vraiment résidents officiellement là-bas l’année prochaine... On croise les doigts!


Qui te soutient d’autres sur l’agglomération?


Ca fait 16 ans que je suis à Nantes. Je suis arrivée, j’avais 10 ans. Ca fait 4 ans que je ne fais que de la musique, que je suis intermittente du spectacle. Je suis accompagnée par Trempolino aussi, qui est un centre culturel à Nantes, spécialisé dans la musique actuelle, par le VIP de Saint-Nazaire, on est accompagnés aussi par l’Espace Culturel Leclerc d’Atlantis où ils vendent les CDs. Avec Michenaud aussi on a un partenariat sur des petits matériels. Et la Mairie de Nantes aussi. Par exemple pour Spot Festival et « Afrodite », ils m’ont vraiment soutenue même si c’est sur un autre projet …


Maintenant, comment tu vois les choses pour l’avenir ?


Pour l’avenir, comme je disais, j’ai mon manager depuis quelques temps. Là on est en train de faire la transition, je lui donne tout ce que j’ai construit ces dernières années un peu toute seule. L’idée est de pouvoir s’exporter dans d’autres régions. Pendant 3 – 4 ans, j’ai beaucoup tourné dans l’Ouest, j’ai presque 300 concerts à mon actif, beaucoup en solo, et là l’idée c’est de pouvoir aller jouer en groupe partout en France et à l’étranger. On a une option pour une projet d’une mini tournée en Russie cet été. Le « V-Rox Festival » (à Vladivostok) nous a pris dans sa programmation, les formalités sont en cours avec l’Alliance Française pour nous faire venir. On espère que le budget pour 5 personnes sera accepté. Et puis autrement, y’a de fortes chances que j’aille en Afrique mi-Juillet, parce que mon père vient d’Afrique, j’irai chanter pour une école, pour des enfants hospitalisés.



Toute seule ?


Oui.


Tu parles beaucoup des cafés-concerts dans tous tes entretiens… C’est très important pour toi ?


En fait, ça a été une première étape, je serai toujours amenée à jouer dans des cafés concerts, mais mon but dans la construction du projet désormais. Je travaille également avec un designer pour la scénographie du live, je travaille aussi avec des stylistes, du coup ça a vraiment du sens quand on est sur scène, tout le travail fait autour du projet aussi, pour que tout mon imaginaire soit en fait pris en compte sur scène, notamment par rapport à l’espace. J’ai besoin d’espace pour le prendre ! Et on a plein de projets…


Dernière question… S’il y avait une cause pour laquelle tu devais t’engager, quelle serait-elle ?


A l’heure d’aujourd’hui, ça serait de se consacrer à l’instant présent, au quotidien. C’est pas une cause politique, c’est une cause humaine.


Tu disais dans une ITW que tes spectacles ne sont pas politiques, ils n’ont pas pour objectif de l’être…


Peut-être qu’un jour ça le sera, mais pour l’instant, je ne me sens pas encore prête à m’engager pour une cause, parce que ça demande d’être vraiment engagé au quotidien. Ca te fait prendre des responsabilités aussi. J’y ai pensé quand j’ai écrit un morceau qui s’appelle « War ». A la base, je voulais parler des enfants soldats en Afrique. Et puis, je me suis dit, si je m’engage là-dedans, ça va être compliqué, parce que je suis pas assez connaisseuse en fait. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond, après à voir, peut-être que le fait d’aller chanter pour les enfants là-bas cet été ça va peut-être me révéler d’autres choses, m’ouvrir…


C’est ta sincérité ça, de pas t’engager pour quelque chose que tu ne maîtrises pas.


Exactement...




Page Facebook : Audrey Lopes Music






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