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[Rencontre] “Blues Autour du Zinc”: Laura Cox. Au delà du réel

La transformation de Laura Cox, jeune youtubeuse plutôt réservée devant sa web cam il y n’a pas si longtemps, en bête de scène devant des milliers de personnes est à peine croyable. Plus de 3 millions de vues pour le titre suivant enregistré en live:

Laura Cox Band - Hard Blues Shot (Live) https://www.youtube.com/watch?v=MJo1r7d5xQk

Ses rêves? Chanter avec Sheryl Crow d’un côté, dévorer la scène du Hellfest de l’autre. Vous l’aurez compris: elle est capable de tout. En attendant, on la retrouvera sur la scène du Festival “Blues Autour du Zinc” (Beauvais) Mardi 19 Mars prochain pour une magnifique soirée “Blues au féminin” qu’elle partage avec la rayonnante et généreuse Gaëlle Buswel. Comme une envie d’y être! Bonne lecture


Laura Cox Band par “les deux pieds dans la fosse” (c)

Bonjour Laura ! Enchanté. Votre parcours est très particulier... De quelle manière vous sentez-vous différente des autres musiciens éventuellement ?


Bonjour Philippe ! Enchantée également... Je suis différente par mes origines: je viens de Youtube. Je veux pas dire que j'essaie de me détacher de cette image de youtubeuse, parce que c'est faux, je poste encore très régulièrement des vidéos, mais, maintenant, ma priorité c'est la musique en vrai on va dire. Donc mon parcours est un peu différent des autres musiciens dans ce sens-là : je suis passée du virtuel au réel.


Vous avez traversé l'écran...


C'est ça. C’est vrai que, à la base, j'étais quelqu'un d'assez introvertie, timide. C'est pour ça que j'aimais bien rester chez moi et poster ça tranquillement sur internet. Mais, ensuite, j'ai rencontré Mathieu, l'autre guitariste du groupe. C'est lui qui m'a dit: “tu sais Laura, la musique, ça se vit avec des vraies personnes, devant du monde”. Et il m'a motivée à fonder le groupe. Je suppose que, dans tous les cas, j’aurais passé le cap au bout d'un moment, je n'aurais pas passé ma vie dans ma chambre à me filmer, mais ça aurait peut-être pris un peu plus de temps.


Est-ce du coup votre rapport à la musique elle-même et à la guitare a changé ?

Laura Cox Band (Mathieu et Laura). Photo: les deux pieds dans la fosse (c)

C'est pas tant les gens en face de moi qui ont changé ma vision de la musique. C'est vrai qu'au début, il y avait ce côté timide, donc ça a été un peu dur les premiers concerts, mais on tourne depuis deux ans vraiment régulièrement et je me sens de mieux en mieux sur scène, plus ouverte, vraiment plus libérée, ça fait du bien. Ma vision de la musique a plus été changée par le fait de jouer avec des gens au lieu de jouer sur des backing-tracks, des playback batterie-basse. C’est ça qui est vraiment différent. Je me dis que le fait d'avoir passé 8 ou 9 ans avant de jouer en groupe, c'est beaucoup plus long que la majorité des musiciens, je ne suis pas sûre que ça m'ait été bénéfique en fait, parce que le fait de jouer avec les gens fait avancer d'une autre manière, ça t'apprend à écouter différemment, ça t'apprend beaucoup de choses. Dans ce sens-là, je pense que je regrette de ne pas m'être ouverte un peu avant.


Ca vous a sans doute donné une autre forme force...


Sûrement. Ma force a été d'avoir de la visibilité avant de monter sur scène, j'avais déjà un petit succès sur Youtube. Ca n'est pas le même type de force, mais ça m'a permis d'arriver avec le groupe en ayant déjà un nom. Et puis, évidemment ça a été du travail dans tous les cas, même si c'était du jeu seule, c'était quand même du jeu et des heures d'entraînement!


Ce que je veux dire, ce que ce qui est frappant quand on voit les images de tes concerts, c'est votre énergie: vous êtes comme un bloc. C'est extrêmement marquant. Votre détermination, votre force, je cherche le mot mais le mot “bloc” correspond le mieux pour décrire votre présence...


Je suis contente qu'on ait évolué. C'est dur de parler de moi comme ça, parce que je n'ai pas le recul pour parler d'une force qui se dégage sur scène, je vis les choses de l'intérieur, mais ce que je peux dire c'est que je me sens bien sur scène et les gens ont l'air de bien réceptionner ce qu'on envoie en terme d'énergie, de rock... C'est agréable, le public est là.


Une autre question que j'avais envie de poser, mais sans trop savoir comment la formuler, c'est la question suivante : est-ce que la musique a un sexe ?

Laura Cox par Nicolas Keshvary (c)

La musique globalement non, mais c'est vrai que le milieu du rock est plus masculin. Après, je ne peux pas dire que ce soit quelque chose de négatif ou de positif parce que jusqu'à maintenant c'est vrai avec tout ce qu'on a pu vivre en tournée, je n'ai jamais eu de commentaire négatif. Tout le monde est super sympa avec moi, même si je n'évolue quasiment qu'avec des garçons. Après, c'est différent sur internet. Ca fait 10 ans que je poste des vidéos et là, le fait d'être une fille, c'est vu différemment. Les gens peuvent se permettre des remarques, parce que les commentaires sont anonymes, c'est beaucoup plus facile de critiquer, je n'y fais pas trop attention, mais en tous cas le fait d'être une fille au milieu de garçons dans le rock, n'est pas dérangeant pour moi, je le vis vraiment bien et l'accueil est toujours positif quand on est en tournée avec les garçons.


Maintenant, ça y est, vous tournez, vous avez pris plaisir à la scène, au travail avec les autres. Comment les choses vont-elles évoluer ?


On vient de finir l'enregistrement de notre 2ème album. On est dans la dernière ligne droite, on finalise les traitements audio, mix, mastering et tout. L'album devrait normalement sortir à la rentrée en septembre. Ma priorité, c'est la sortie de l'album, j'ai vraiment hâte de le faire découvrir à nos fans, à tous ceux qui nous suivent. En attendant, on continue à tourner, on a des dates presque tous les week-ends en France, on a une tournée en Allemagne en mai, on a pas mal de choses qui arrivent. Je n'ai pas vraiment le temps de me reposer sur mes lauriers. On continue et on verra jusqu'où ça nous mène...


Vous parliez de milieu masculin, mais vous jouez aussi avec une musicienne, Gaëlle Buswel. Pouvez-vous nous parler de votre rencontre ?


On n'a pas de projet vraiment régulier où on joue en duo. Mais on est devenues amies. On s'est rencontrées sur le Guitar Fest de Julien Bitoun il y a quelques années et là, plus récemment, on fait mieux connaissance en se croisant sur des événements. On a décidé de partager la scène et de temps en temps des morceaux quand on se croise. Elle m'a invitée sur un de ses concerts dernièrement. Comme je vous disais, c'est vrai que je côtoie très peu de filles dans ce milieu-là et ça fait vraiment plaisir de l'avoir rencontrée. Gaëlle n'est pas exactement sur le même créneau que moi en terme de musique, ce qui n'est pas du tout un problème, parce que j'aime beaucoup ce qu'elle fait, ça fait plaisir d'avoir rencontré une fille aussi talentueuse et gentille qu'elle dans ce milieu. J'espère qu'on aura l'occasion à l'avenir de partager un peu plus de scènes...



Et donc, là, vous êtes programmées toutes les deux au Festival “Blues autour du zinc”...


Il y aura peut-être un duo improvisé, mais ce sont les concerts de nos deux groupes séparés.


Il paraît difficilement envisageable que vous ne vous croisiez pas sur scène...


On va peut-être préparer un truc pas officiel quoi. Nos deux groupes font la soirée, donc on ne peut pas laisser passer l'occasion. On va sûrement préparer quelque chose...


Rêveriez-vous de jouer avec quelqu'un en particulier?


Oui. Et bizarrement, c'est aussi quelqu'un qui n'est pas dans mon style de musique, pas aussi rock que nous. Je pense que mon plus grand rêve serait de partager la scène et de faire de la guitare avec Sheryl Crow. Je suis allée la voir plusieurs fois en concert, malheureusement, elle ne passe pas en France donc, je vais la voir en Angleterre, mais oui j'aimerais beaucoup l'accompagner à la guitare sur scène. Je pense que ça serait mon rêve...


Ok! On va croiser les doigts pour que ça puisse arriver un jour. Donc, d'un côté il y a les concerts en cours et de l'autre, la sortie de l'album est prévue pour septembre. Qu'est-ce que vous préparez de particulier?

Laura Cox (c)

Il faut qu'on voit tout ça avec notre maison de disque Verycords, du coup, comme on a un moment avant la sortie, on peut bien planifier tout ce compte à rebours, jusqu'à la date de sortie de l'album. On va essayer de préparer des clips, un peu de promo, essayer de faire ça au mieux pour que l'album soit bien mis en valeur en septembre.


De ce que je lisais et entendais quand vous parlez de votre travail, apparemment, il y a une chose que vous n'aimez pas c'est la routine...


Ca concerne mon travail personnel à la guitare. Je n'ai pas de routine d'entraînement: je ne fais pas tous les jours une heure de tel exercice, une heure d'un autre. Je ne me suis jamais forcée à prendre l'instrument. Je fais énormément de guitare mais je ne me force jamais. Simplement, quand je joue ça ne ressemble pas vraiment à du travail et j'essaie de me faire plaisir avant tout en apprenant de nouvelles chansons ou en composant pour le groupe.


Comment composez-vous ?


Je compose avec Mathieu le guitariste, très souvent la guitare vient avant tout le reste. C'est vrai que pendant longtemps, je me suis plus considérée guitariste plus que chanteuse, là, maintenant, je suis en train d'essayer de mettre les deux au même niveau. Je suis contente parce que dans ce prochain album, je pense qu'on entendra quand même qu'au niveau chant j'ai pris de la maturité, donc ça me fait plaisir. Mais, la plupart du temps, c'est vrai que naturellement, c'est la guitare qui vient en premier, les riffs, que ce soit de moi ou de Mathieu, c'est un peu notre instrument principal. Donc la guitare en premier, ensuite, tout ce qui est parole, qui peut venir soit de moi soit de Mathieu, c'est pareil, donc on compose à deux et ensuite on se retrouve tous les 4 avec François et Antonin pour arranger le titre et le finaliser ensemble.


Laura Cox Band. Photo: Nicolas Keshvary (c)

Y-a-t'il une chanson que vous rêveriez d'écrire sur un thème qui vous tient à cœur ?


Non, pas forcément. De toutes façons, si j'en rêve, je le ferai... On est assez libres par rapport à ça. Pour l'instant, les thèmes abordés, c'est plus les thèmes récurrents du rock'n roll. On n'a pas envie de prendre la tête aux gens avec des thèmes assez lourds, avec de la politique. On fait du rock, donc on veut que les gens passent un bon moment avec nous en concert et oublient leurs problèmes du quotidien. Et c'est pareil pour nous si ça peut nous changer les idées. Souvent les thèmes, c'est la fête, l'alcool, voyager, l'amour... C'est pas mal de choses, mais jamais des thèmes très lourds en tous cas pour l'instant je n'en ressens pas le besoin. Il y a juste une exception sur notre premier album quelque chose qui me tenait vraiment à cœur, et c'est la seule chanson où on m'entend chanter un couplet en français, c'est que je voulais faire une chanson sur les attentats du Bataclan, où là c'est vraiment différent de ce que je chante habituellement, c'était vraiment un sujet lourd, comme ça nous a vraiment touchés tous personnellement parce qu'on aime la musique, qu'on aime le rock et qu'on est sur Paris. A la base je voulais juste faire une chanson comme ça, pas forcément qu'elle soit sur le CD. Finalement, on a décidé de la mettre à la fin de notre premier album. C'est un peu la chanson à part de notre répertoire.


Merci à l’équipe de Le Blues Autour du Zinc pour la mise en contact et aux photographes Nicolas Keshvary, Christophe Losberger, Thierry Loustauneau - Les deux pieds dans la fosse... Propos recueillis par #PG9


Laura Cox (c)





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