“Alma Road” est un groupe plein de richesses que l’on découvre au fur et à mesure. L’énergie et le plaisir de la scène, évidents, éclatants, la poésie des textes, le travail sur la clarté et la qualité de l’écriture musicale... L’entretien ci-après a été fait avec Antoine, le chanteur, auteur des textes et inspirateur du groupe dont le nom fait référence à son voyage en Australie. Mais “Alma Road” est un véritable collectif créatif de 4 musiciens tous très talentueux, enthousiastes et impliqués... Montez donc dans leur van et partez à l’aventure avec eux! #PG9
Qu'est-ce que tu vois quand tu penses à Alma Road ?
La première chose que je vois, c'est la première fois où j'ai vu la pancarte avec le nom de la rue... “Alma Road”, ça vient de l'Australie. J'ai vécu il y a maintenant 3 ans là-bas pendant 1 an et demi, et j'ai habité pendant 6 mois à Melbourne, merveilleuse ville. J'étais au 218 Alma Road. Il s'est passé tout plein de choses là-bas, ça m'a marqué assez profondément. Tout projet artistique par la suite se voulait autour de tout ça, parce que c'est le point de départ de l'envie de faire de la musique et d’écrire des morceaux.
Pourquoi es-tu allé là-bas?
Pour être très pragmatique, je faisais des études à Nantes. Je venais d’obtenir ma licence et il était grand temps pour moi d'arrêter, de partir à l'étranger, que ce soit en loisir, pour voyager, découvrir ou pour travailler. Et j'ai fait les deux. Je suis parti pendant presque 2 ans, j'ai travaillé la moitié du temps un peu dans tous les univers. Le reste du temps, je le passais dans un van à faire le tour de l'Australie, enfin, d’une partie seulement, c’est tellement grand!
Et la musique est venue là-bas ou t'en faisais déjà avant ?
J'en faisais déjà avant, j'en ai fait un peu là-bas. Jusqu'à présent, je n'étais que guitariste, et là-bas est née l'envie de chanter, d’écrire des chansons. Pour moi le fait de chanter, c'est synonyme de transmettre des messages, raconter des histoires, c'est ce qui me fait le plus rêver quand je vais voir des artistes qui racontent quelque chose. C'est vraiment de là-bas que c'est parti.
Ca veut dire que tu lis beaucoup ?
J’essaie de me cultiver, je m'intéresse à plusieurs types d'arts, la peinture, par exemple, mais en loisir. Je suis surtout beaucoup dans la musique, parce que c'est un univers artistique extrêmement riche, il s’y passe plein de choses. Je m'intéresse à la production, à plusieurs styles, je m'intéresse à la guitare, bien sûr, parce que c'est mon instrument de prédilection et au chant maintenant, au texte, aux artistes qui écrivent en anglais notamment. Je suis un passionné de tout ça.
Quelles sont les autres images qui te viennent en tête quand tu penses à Alma Road ?
Il faudrait que que je te décrive... Imagine: c'est une des plus grandes rues de cette magnifique ville qu’est Melbourne. Là-bas, les rues font parfois plusieurs dizaines de kilomètres. Quand tu es au milieu de la rue, d'un côté, tu vois au loin les grandes tours du centre, du CBD de Melbourne, et de l'autre côté... tu vois pas le bout! Quand tu fais un 360°, y'a toutes les couleurs, notamment du vert, parce que c'est très floral, très nature, mais tu as aussi toutes les couleurs des maisons! Ca vit vraiment, y'a plein de statues partout, des parcs. Mais ce qui me marque vraiment dans Alma Road, c'est le fait d’y avoir consacré une bonne partie de mon temps. Ca fait des souvenirs! Sur toute cette rue, tu peux absolument tout faire. Y'a absolument tout.
Tu peux passer ta vie là-bas ?
Oui, tu pourrais passer toute ta vie là-bas! Franchement... Ca mène directement au Port Philip de Melbourne où il y a toutes les activités nautiques possibles et imaginables, t'as des remblais magnifiques pour faire pour faire tout et n'importe quoi, pour faire des petites balades, et puis en même temps quand tu rentres à peine dans le centre ville gigantesque, c'est un petit New York. Et si tu vas à l'autre bout, de l'autre côté, tu mets les pieds dans les grandes étendues australiennes, dans le désert.
As-tu joué là-bas ?
Un petit peu. J'ai rencontré des musiciens et on a fait quelques petites jams, comme on peut faire à Nantes dans des bars... Mais j’ai surtout fait de la musique seul à écrire des choses un peu partout.
J'imagine qu'un de tes rêves, c'est d'aller jouer là-bas avec « Alma Road »...
C'est le rêve absolu! Quand je suis rentré en France, je me suis dit, si un jour je peux revenir, me payer le luxe de jouer en Australie, j'aurai accompli quelque chose. Jouer à l'international, c'est déjà une grosse partie du rêve, mais revenir jouer en Australie, ça serait la cerise complète sur le gâteau.
C'est tout ce qu'on va vous souhaiter ! Mais vous êtes bien partis: ce que vous faites est vraiment beau, il y a beaucoup d'émotion dans les musiques, dans tout, dans les paroles, dans vous-mêmes tous ensemble, y'a quelque chose d'assez fort qui se dégage...
Merci. Ca fait vraiment plaisir, parce que c'est le but. Et vu que tout est emprunté de trucs qui ont déjà existé, l'Australie, c'est assez concret, c'est une bonne source d'émotions, j'ai vraiment aimé ce voyage, pouvoir le retranscrire et le faire ressentir par les gens qui écoutent, ça veut dire qu'on est sur la bonne voie quoi. Ca fait vraiment plaisir.
Alma Road - Brother https://www.youtube.com/watch?v=RgJ_5P13fqk
C'est pour ça que tout de suite je t'ai parlé de fraternité parce qu'on sent, aussi, quelque chose de très fort entre vous quatre.
Carrément. Le groupe, on est vraiment 4 amis musiciens.Il s’agit du noyau d’Alma Road, même si on se décline en plusieurs formules en fonction des concerts. Moi je chante et je joue de la guitare, il y a Benoit David au clavier, Ludovic Gagnepain à la basse et Christophe Bézier à la batterie. C'est ensemble qu'on a construit, créé Alma Road, qu'on a orienté artistiquement les choses. Déjà, c'est des personnes que j'estime énormément. Humainement, elles sont extrêmement riches et m'apprennent plein de choses. Alma Road, c'est notre petit bébé à nous. On passe beaucoup de temps à essayer de développer le projet, à créer des morceaux. En ce qui concerne les nouveaux morceaux qui vont arriver, on essaie de trouver quelque chose de singulier en terme de son. Il y a une vraie symbiose qui s’installe entre nous. On en est contents parce que ça dure dans le temps et que c'est de bon augure pour pouvoir avancer.
Des amis très proches avant que tu partes en Australie ?
Oui. J'ai grandi musicalement avec le batteur en fait. C'est avec Christopher que j'ai commencé, mes premières notes de musique. On s'est rencontrés, on était des ados.
Ben, le claviériste, c'est assez inattendu, on a passé le bac ensemble. Donc, on était au lycée ensemble, on ne faisait pas de musique ensemble à cette période, mais on s'est bien trouvés artistiquement après. Ludo, le bassiste, c'est un peu plus tardif. On l'a rencontré sur un concert. Et puis on est tombés amoureux de lui, parce qu'il a une sacrée goule déjà, et puis parce qu'il joue merveilleusement bien.
Les sessions de travail, ça se passe comment quand vous travaillez ensemble?
Ca diffère en fonction de ce qu'on a besoin de travailler. Par exemple, pour le 2ème EP, on travaille avec beaucoup de finesse les pré-prods. L'idée , c'est d'exploiter toutes nos compétences pour faire sonner une idée, y trouver sa singularité avant les vraies prises en studio et de mixer ça avec un ingé-son qu'on connaît bien. Comment ça se passe, c'est simple : parfois c'est du travail de groupe avec les instruments, parfois on se répartit les tâches devant les ordinateurs. Chacun dans sa chambre en train de bosser, soit dans des studios de répétition. C'est notre petite entreprise en fait.
Y'a pas un d'entre vous qui apporte les mélodies plus que les autres ?
Ca dépend. Etant donné que j'apporte la totalité des textes, j'apporte souvent la matrice, la base guitare voix et on essaie d'arranger les choses ensemble.
Chacun apporter sa patte ?
On apporte tous quelque chose. On s'envisage vraiment comme un groupe. On construit les choses ensemble.
Mais ça ce sent ! On vous sent heureux de jouer ensemble... A vous regarder, à vous écouter, c'est très chouette.
Tant mieux parce que c'est sincère. Le live, c’est la récréation ! On peut mettre en pratique tout ce qu'on a travaillé avant, tout ce qu'on aime faire et même avec ça, on se permet quand-même quelques improvisations, pas mal de moment inattendus. Des fois, on se moque les uns des autres, on en rigole parce que ça peut aller n'importe où ! Par exemple à Stéréolux, le moment où je fais participer le public, c'est un moment qui n’est pas complètement prévu. Il peut changer de place en fonction de si le public est avec nous ou pas. Alors on en profite, on y va. Du coup, y'a une espèce d'organisation qui se fait entre nous, on se fait confiance, souvent, on se regarde, ça part en live. Moi j'adore ! Déjà, en tant que spectateur, j'aime bien voir ça, des mecs qui sortent un peu de leur carcan, et qui prennent des risques. Donc, forcément, on essaie de le faire nous-mêmes en tant que musiciens.
Petite contradiction : tu m'as dit que tu aimais travailler seul, mais sur Alma Road, vous faites le projet tous ensemble...
L'écriture, les textes, c'est quelque chose que je fais seul. Parce que quand j'entreprends d'écrire, je raconte une histoire, c'est quelque chose qui fait partie de ma tête. C'est quelque chose que je me suis attribué un peu comme responsabilité dans le groupe, le fait d'écrire. Ca me plaît, les gars aiment bien ce que je fais, et puis, je pense avoir des choses à raconter sur ce voyage-là, donc j'en profite. Après, tout ce qui est musical, vraiment l'aspect musical même si j'apporte les premiers rythmes de base, c'est collectif. A partir du moment où on a les textes et un peu de guitare, on va apporter tout ce qui est de la batterie, la place du clavier etc...
Eux te font-ils parfois modifier l'organisation du texte, de l'écriture?
Ca peut arriver oui ! Tout ce qui est du domaine de la réalisation, c'est du ressenti de chacun, comme par exemple retrouver un refrain à ce niveau-là, ou alors allonger le couplet parce que ça paraît court, oui, ça peut arriver.
Comment écris-tu ?
J'écris surtout le soir, la nuit. Je ne dis pas que j'ai une méthodologie précise, mais disons que à partir du moment j'ai une mélodie ou un progression harmonique, j'essaie de voir à quel thème cela se rapproche, quel thème, pourrait me plaire, un thème qui pourrait être en Australie, que j'aimerais bien raconter et que je n'ai pas déjà raconté et puis souvent à partir de ça, je vais rechopper des photos de voyage pour retrouver un paysage ou alors un moment précis. Et à partir de ça, je commence l'écriture.
Quand tu te baladais en van, tu prenais plein des photos pour garder des traces?
Le plus possible. J'ai pris des photos d'endroits qui m'ont plu. Je suis pas trop photos de monuments, de trucs comme ça... ça peut-être des chaises, des détails, l’ambiance d’un endroit où il s'est passé telle ou telle chose. Je vais garder ça de côté parce qu'on oublie vite et le fait de retrouver ces photos, au moment opportun, je sais que j'avais telle ou telle émotion, je sais que c'était un beau moment ou un mauvais moment et je décline une histoire par rapport à ça.
Tu voudrais rester en enfer... comme dans « My stay in Hell »?
Sur cette chanson, je voulais raconter l'histoire d'un mec qui était en train de changer en quelqu'un qui faisait des choses mal. Pas forcément un mauvais gars, mais il avait le mal en lui. Je sais pas si ça t'est déjà arrivé. Des fois, on a envie de tout dévaster autour de soi, de mettre du poivre dans les verres des autres, des conneries comme ça. J'ai rencontré en Australie une personne comme ça, qui m'a marqué. J'avais envie d'en parler. Donc, je me suis inventé toute une histoire... Le personnage passe en enfer et il devient comme ça. Je me suis mis à sa place dans l'histoire et donc tout est à la première personne du singulier. L’inspiration, des fois c'est un peu tiré par les cheveux, c'est dur à expliquer tu sais pas trop pourquoi tu en es arrivé à parler de ça... Mais voilà, le fait est que c'est là, c'est dans la boite ! C'est rigolo.
Alma Road - My stay in hell https://www.youtube.com/watch?v=pq6HIDq2xYA
De toutes façons, tu t'amuses !
J'aime bien regarder les gens, les observer. J'aime les gens d'une manière générale et du coup c'est vraiment inspirant pour moi de raconter des histoires sur les gens, sur une situation, je prends énormément de plaisir à faire ça. Après, j'essaie de le faire dans le pur respect de la langue anglaise aussi avec toutes les contraintes qui en incombent de cette langue.
Vas-tu beaucoup au cinéma ?
Je vais de moins en moins au cinéma. Je n'y vais presque pas en fait. Pourtant, j'aime bien regarder de beaux films. Mais la musique prend de plus en plus le pas.
Je dis pas ça seulement parce que les clips sont très beaux, mais il y a un côté très cinématographique dans ta manière de parler, de raconter ce que tu vis...
Peut-être que notre manière d'être, de parler de ce voyage, de ce projet qu'on a décliné autour de ce voyage est cinématographique. L'histoire d'une personne qui part en voyage, il se passe plein de choses et puis il revient plein de créativité, avec l’envie de faire des chansons... Oui ça parait très cinématographique et du coup ça en est devenu le concept du groupe. Donc je pense que c'est ce qu'on va de plus en plus faire par la suite. Pour les nouveaux morceaux, on va sortir un EP l'hiver prochain, on va tourner encore plus les choses vers le voyage. On commence déjà à parler des clips... on sera encore plus dans le cinéma!
Les prochains titres, de quoi vont-ils parler ?
Et bien du voyage, du voyage en van notamment. Y'a une chanson qui devrait s’appeler « My four wheels home », ma maison à quatre roues, littéralement en français. C’est une journée typique qui se passe dans un van, il est devenu ta propre maison et tu changes d'environnement systématiquement. Je voulais en parler. Y'a aussi une nouvelle chanson qui parle d'une nuit étoilée. C'était une nuit étoilée en Nouvelle Zélande. Le genre de moment que je ne retrouverais sans doute jamais...
Ca sera un 4 titres ?
Ca sera très certainement un 5 titres.
Et vous en êtes où ?
C'est dur à dire. On voulait une sortie en Octobre et puis finalement on va pas pouvoir. Parce que y'a plein de contraintes à gérer en même temps, donc c'est pas irréaliste de repousser le truc en décembre...
Oui et il faut prendre le temps en même temps...
Oui, il faut prendre le temps, mais pas trop quand même car il faut aussi défendre l'EP et jouer. Or, maintenant, les tournées se gèrent très en amont. Les dates pour la saison ou la pré-saison c'est de plus en plus tôt donc il y a cette exigence-là.
Vous vous gérez tous seuls?
Pour le moment oui. On est vraiment à une transition. Jusqu'à présent, on a tout géré, et on arrive à un point où on aimerait passer au dessus, c'est à dire intégrer plus de festivals, plus de SMAC, et on sait que tous seuls on n’y arrivera pas. Donc là, c'est la course au tourneur. On va sortir un EP. On a quelques contacts, des gens qui peuvent être intéressés, mais en tous cas on arrive à un point où on ne pourra plus diffuser en masse suffisamment à nous seuls, parce que sinon on arrête de faire de la musique. Là, déjà, on en fait de moins en moins , parce qu'à s'occuper de tous les à-côtés, on n'a plus beaucoup de temps. Donc, je pense que si on veut avancer dans le projet, dans le développement du projet, il faut des gens, des interlocuteurs, des structures pour nous accompagner.
Prochainement vous avez une petite tournée sur la côte...
Tharon, Jeudi 10/08, on joue au café de la Gare. C'est un chouette lieu et un rendez-vous incontournable de la côte. C'est presque la famille là-bas, donc on avait à cœur d'y revenir. Piriac, Mardi 8/08, une soirée estivale, les grosses scènes sur la plage, sur le port...
...et dans la foulée on a les deux festivals « Vignoble en fête » au Loroux-Bottereau Samedi 19/08 (avec Le Bal des Variétistes, Mas Bojo ou Mood!) et on enchaîne avec « Festival COUVRE FEU» à Frossay le Dimanche 27/08, c’est super, vraiment! “Couvre Feu”, c'est mon premier festival étant gamin, quand j'avais 16 ans, donc revenir pour jouer là-bas, c'est du délire.
Dimanche on joue avec Morcheeba, autant dire que c'est un groupe phare, j'en ai bouffé du Morcheeba! C'est génial de les retrouver sur scène. On va avoir Cabadzi aussi et les autres groupes. Super... On est vraiment très contents.
Pour totalement changer de sujet et conclure... Si tu devais décider de te battre pour une idée quelle serait-elle ? Qu'est-ce qui te tient suffisamment à cœur pour qu'un jour tu décides soit de mettre Alma Road au service de cette idée, soit de mettre le groupe en suspens pour défendre cette idée?
Je ne pense qu'à une chose ces temps-ci, parce que ça devient dramatique, c'est la planète, l'écologie, ça devient assez important. C'est vraiment une question qu'il va falloir qu'on se pose. On a des habitudes surréalistes du quotidien qu'il va falloir changer. Ca me plairait, sans aucune prétention d’essayer de faire en sorte que le système marche beaucoup mieux qu'il ne le fait à présent, dans un respect environnemental plus certain.
Et t'as écrit des chansons là-dessus ?
Non, mais le côté nature est omni-présent dans les chansons. Y'a toujours un paysage! J'ai découvert une sorte de respect de l’environnement en voyageant. Là-bas, tout est propre, les gens respectent. Du coup, je pense que ça m'a bien marqué. Après, parler du respect de la planète, j'en suis peut-être pas encore là. Du coup ça, devient engageant de parler de ça, ça prend une autre dimension, et je ne sais pas si on est encore prêts. Je ne sais pas si je suis prêt à assumer ça en tant qu'auteur.
Mais le groupe te suivrait ou pas d'après toi ? Si Alma Road devait écrire une chanson militante...
Je pense qu'ils ont tous cette réflexion-là... Christopher, par exemple, est très soucieux de tout ce qui est déchet. Je sais pas s'ils me suivraient... mais si c'est bien fait, oui, y'a pas de raison !
A suivre...
Toutes les infos sur le site: Alma Road
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